Une foule nombreuse a assisté, ce lundi, au cimetière Bachdjarah (Alger), à l'enterrement du journaliste Mohamed Tamalt, décédé hier à l'hôpital de Bab El Oued, des suites de sa grève de la faim, alors qu'il purgeait une peine de prison pour "offense au président de la République".
Le décès du journaliste Mohamed Tamalt survenu en prison, une première en Algérie, a suscité de nombreuses protestations des organisations de défense des droits de l'Homme.
Pour rappel, Mohamed Tamalt (42 ans) avait été condamné en juillet dernier à deux ans de prison pour "offense au président de la République" Abdelaziz Bouteflika en raison de contenus publiés sur sa page Facebook.
Hospitalisé fin août dernier, il est mort dimanche à l'hôpital de Bab El Oued (Alger) "après plus de trois mois de grève de la faim suivie d'un coma de trois mois", selon son avocat Maitre Amine Sidhoum.
Le décès est due à "une infection pulmonaire", a de son côté précisé la direction générale de l'administration pénitentiaire. Mohamed Tamalt était soigné pour cette infection "découverte par les médecins il y a dix jours", selon la même source.
Les accusations portées contre M. Tamalt étaient relatives à des contenus "diffusés sur sa page Facebook, notamment (...) un poème contenant des vers insultant M. Bouteflika", selon Human Right Watch.
M. Tamalt, qui possède également la nationalité britannique, animait une page Facebook suivie par près de 10.000 personnes et sur laquelle il publiait des contenus mettant en cause des responsables du pays ou des membres de leurs familles.
Human Right Watch et Amnesty International avaient demandé dans le passé aux autorités algériennes de libérer le journaliste sans condition et de faire annuler sa condamnation.
Amnesty international a appelé dimanche les autorités algériennes à "ouvrir une enquête indépendante, approfondie et transparente sur les circonstances de la mort" du journaliste.