Une banderole géante, brocardant le souverain saoudien a été déployée vendredi par les supporters du club d’AinMlila qui ont exprimé, à leur façon, avec cette spontanéité et cette fouguejuvénile, leur solidarité avec le peuple palestinien.

Ce type d’expression visuelle qu’onvoit dans tous les stades du monde est quelque chose de normal pour des jeunesqui n’ont pas la maitrise des subtilités de la diplomatie.  Ce qui est moins normal, c’est l’attitudezélée des autorités algériennes qui a donné à cetincident, si tant est qu’on puisse parler d’incident d’ailleurs, la dimension d’unpataquès diplomatique qui menacerait « les relations fraternelles. »

Ona vu hier le ministre de la Justice monter au créneau avec une extrême célérité pourdiligenter une enquête et conclure en moins de temps qu’il faut pour le dire à « unacte isolé ». Quand on connait la lenteur légendaire et chronophage de lajustice algérienne, on se demande  parquelle opération du Saint Esprit, elle a pu arriver si vite à cette conclusionabsolument farfelue.

Il n’est jusqu’au Premier ministre himself qui s’est misde la partie pour présenter des excuses officielles à l’ambassadeur du royaumeà Alger.  Ce dernier, non sans orgueil,fait état des excuses d’Ouyahia sur son compte Twitter.

Question : est-ceque le gouvernement est comptable du comportement des citoyens pour se sentiren devoir de se confondre en excuses. Et si c’était un autre responsable d’unautre pays, aurait-ils fait montre de la même réactivité ?

En l’occurrence, c’est un précédentdiplomatique. Mais pour rester positif, disons que la réaction du gouvernementalgérien est dictée par un souci de courtoisie à l’égard du royaume saoudien.  

Toute la question est de savoir si les autoritéssaoudiennes vont renvoyer, et avec la même célérité, la politesse l’Algérie. En effet, la photo montrant une banderole déployée par des supporters d’un club saoudien, et qui serait le fruit d'une manipulation de facebookers et de twitos saoudiens, est infiniment plusinsultante à l’agard de l’Algérie. «  Unprésident paralysé, un peuple humilié », lit-on sur ce tiffo qui faitréférence de façon indécente à la maladie du président des algériens.