Algérie 1

Icon Collap
...

Traite d’êtres humains : L'Algérie"a consenti des efforts considérables"pour se conformer aux normes

27-06-2017 21:03  Lila Ghali

"Le gouvernement a enregistré des réalisations clés durant la période  considérée. En conséquence (le classement de l'Algérie) s'est amélioré en  passant à la liste de surveillance Tier 2 ", écrit le département d’Etat dans son rapport 2017  relatif à la traite des êtres humains en Algérie.

En effet, l’Algérie est remontée dans le classement du  rapport annuel sur le trafic de personnes, établi par le département d'Etat  américain, figurant désormais dans la catégorie 2 au lieu de la catégorie 3  qu’elle occupait l’année dernière, selon le même document.

Les réalisations de l'Algérie en la matière consistent en la poursuite de 16 présumés  trafiquants et l’identification de 65 victimes de travail forcé, relève ce  rapport présenté par le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson. Et d'ajouter que l'Algérie "a consenti des efforts considérables" pour  se conformer aux normes minimales en matière d'élimination de la traite  d'êtres humains.

Le classement du département d’Etat qui comprends quatre catégories à  savoir catégorie 1, catégorie 2, liste de surveillance de la catégorie 2 et  catégorie 3  est " fondé davantage sur l’ampleur des efforts menés par les  pouvoirs publics pour lutter contre la traite des personnes que sur  l’étendue du problème dans le pays ".

Dérailleurs, la Catégorie 1, classement le plus élevé, ne signifie pas que  la traite des personnes n’existe pas dans les pays en question ni que ces  pays appliquent des mesures suffisantes pour lutter contre ce phénomène.  

Elle indique plutôt que les autorités ont constaté l’existence de la traite  des personnes, qu’elles ont déployé des efforts pour régler le problème et  qu’elles se conforment aux normes minimales de la loi américaine sur la  protection des victimes de la traite (TVPA), adopté en 2000.

Le rapport constate, à ce titre, que les crimes d’exploitation sexuelle  des enfants et de travail forcé sont " des cas isolés " en Algérie en dépit  du fait que le pays demeure "un pays de transit et de destination " pour  l’immigration clandestine.

Il relève que le gouvernement algérien a fourni aux victimes identifiées  un hébergement temporaire dans un centre de transit, une assistance  médicale ainsi que d’autres services de base malgré leur statut d’immigrés  illégaux.

Aussi, le gouvernement a démontré sa volonté politique de faire face à  cette problématique en promulguant en septembre dernier un décret  présidentiel qui a institutionnalisé le Comité Interministériel chargé de  coordonner les activités liées à la prévention et à la lutte contre la  traite des personnes en le dotant d’un budget et d’un mandat à cet effet,  souligne le même document.

Les autorités ont déployé des efforts importants pour poursuivre les  trafiquants, indique le département d’Etat, en rappelant les dispositions  du code pénal algérien qui prévoit de lourdes sanctions contre les auteurs  de ces crimes.

Le document met en exergue les efforts déployés par la  Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) qui a mobilisé six  brigades de police pour lutter contre le trafic de personnes en plus de 50  autres brigades spécialisées dans la lutte contre les crimes commis contre  les enfants.

Pour rappel, en 2016, l’Algérie avait contesté officiellement son classement à la  troisième catégorie estimant que l’appréciation du département d’Etat était  "loin de résulter d’une évaluation rigoureuse de la situation ".

Le  ministère des Affaires Etrangères avait, alors, affirmé que "le rapport  n’avait pas pris en considération les efforts significatifs consentis par  l’Algérie dans la prévention de la traite de personnes et ne rendait pas  certainement justice à la posture claire et active de l’Etat algérien sur  cette problématique".



Voir tous les articles de la catégorie "A la une"