Comme annoncé jeudipar Algérie1, Ahmed Taleb Ibahimi, Ali Yahia Abdenour et Rachid Benyelles ontlancé ce samedi un appel pour une «solutionde compromis».
Dans ce document qui vient d’être rendu public, les trois personnalités,toutes pressenties pour jouer un rôle dans la transition démocratique,appellent «avec insistance» le commandement de l’Armée a ouvrir undialogue «sincère et honnête» avec les «représentants du mouvement populaire etles partis politiques» pour trouver une «solution politique dans lesmeilleurs délais»qui satisfasse les ambitions légitimes que le peuple exposetous les jours depuis trois mois.»
Les trois signataitaies en veulent pour preuve que les manifestations queconnait le pays depuis 13 semaines ont «ébloui le monde, de par leurscaractères pacifiques et leurs grandes mobilisations, nous ont redonné la fiertéd’appartenir à cette grande nation qu’est l’Algérie» .
Taleb, Ali Yahia et Benyelles qui avaient déjà signé un appel en octobre2017, pensent qu’un Etat de droit basé sur des règles démocratiques peutdésormais se construire en Algérie. Mais auparavant, ils «proposent unecourte période de transition» qui sera menée par des hommes et des femmesqui «n’étaient pas mêlés au régime corrompu des vingt dernières années», lit-ondans l’appel.
Les trois personnalités estiment que cette période de transition est «indispensablepour prendre les mesures permettant au peuple, source de tut pouvoir,l’expression libre et démocratique de son choix à travers les urnes».
Ali Yahia Abdenour, Taleb Ibrahimi et Rachid Benyelles estiment en effetque les manifestations qui ont «consolidé l’unité nationale et la vivreensemble malgré nos divergences politiques, nos sensibilités culturelles etcultuelles».
«Ce processus correspond parfaitement à la marche de l’histoire que rien nipersonne ne pourra arrêter» lit-on encore dans le l’appel des trois personnalités pour qui «l’impasseactuelle qui est potentiellement dangereuse, conjuguée à la tension de notre environnement régional,résultat del’attachement à la date du 4 juillet(la présidentielle), ne peut que retarderla naissance inévitable de la nouvelle république».
Et à Taleb, Ali Yahia et Benyelles de s’interroger : «comment peut-on imaginer la tenue des élections libres et honnêtes que l’écrasante majoritédu peuple rejette parce que organisées par des structures encore dirigées pardes forces incompétentes voire opposées au changement et laconstruction ?
En tout état de cause, cet alignement d’Ahmed Taleb Ibrahimi présenté comme le«joker» de l’armée, sur la voix du peuple et de l’opposition qui réclamentune période de transition, met le nouveau pouvoir face dans une posture très délicate.
A deux jours de l’expiration du délai des dépôt des candidatures pourl’élection présidentielle du 4 juillet, seuls le président de l’Etat par intérim Bensalah,les partis de l’ancien régime et Gaid Salah semblent enthousiastes. Quant aupeuple, ses préoccupations sontailleurs…