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Suppression des licences d’importation : le tâtonnement comme mode de gouvernance

19-12-2017 13:38  Amel Benabi

Le ministre du Commerce a étonnél’opinion publique aujourd’hui, mardi, en annonçant la suppression pure etsimple du système des licences dès 2018sauf pour les véhicules. «Il n’y aura pratiquement plus de licencesd’importations. Nous avons décidé de renoncer carrément à ce dispositif »,a dit Mohamed Benmeradi, décisif, lors d’une conférence de presse. Le ministredonnait l’impression que le gouvernement auquel il appartient a subi cettemesure dont il veut absolument se débarrasser.

Benmeradi a usé de mots forts pourdiscréditer ces licences d’importation coupables entre autres d’êtres unsystème qui manque de «transparence», de «bureaucratique» et pire encore,d’avoir provoqué la fermeture de certaines entreprises. D’où la question :Pourquoi le gouvernement a- t-il institué et laissé fonctionner pendant des moisvoire plus d’une année un tel positif qui impacte gravement l’économienationale ?

En effet, cette mesure prises parle gouvernement Sellal a été successivement reconduite par le gouvernementTebboune et celui d’Ouyahia. Ce dernier a même fait  la promotion de ces fameuses licences qui,d’après lui, visaient à mettre fin à l’importation à tout va. Moins de quatremois après la présentation de son plan d’action où elle figure pourtant  en bonne place, le voilà qui  décide de la supprimer…

Pour les observateurs, cettemanière de faire, souligne le manque d’anticipation du gouvernement et sonrefus inexplicable d’écouter les avis des experts qui avaient pointé cettemesure, en ce qu’elle constituait un blocage de l’économie nationale.

Improvisation

C’est en tout cas l’argumentdéveloppé par le ministre du Commerce, Benmeradi, aujourd’hui devant la presseen affirmant que ce dispositif «a montré ses limites». «Nous avons obtenudes gains importants en termes de diminution des importations (…). Maisglobalement, le système des licences a montré un peu ses limites »,a-t-il assuré. Le ministre ne n’est pas privé de sérier les dommagescollatéraux de cette mesure en évoquant notamment les «perturbations dans lefonctionnement de l’économie notamment en ce qui concerne l'aliment de bétail et de volaille et le bois».

Benmeradi a révélé même que desentreprises «ont cessé d’activer » à cause des licences et que ces dernièresont provoqué des augmentations des prix.

«Ce dispositif a été critiqué etest considéré comme pas suffisamment transparent. Une mesure à caractèrebureaucratique et administratif, nous avons décidé qu’il n’y aura plus delicences», a commenté le ministre.

Critiquépar qui ? Evidemment par les entreprises et les experts économiques quiavaient mis en garde les gouvernements successifs sur sa nocivité.  Mais l’exécutif n’a rien voulu savoir etimposé ce dispositif contre vents et marées. Ce n’est pas la première fois quele gouvernement prend une décision pour décider au bout de quelques mois de lasupprimer parce que s’avérant inopérante voire contreproductive. Celas’appelle l’improvisation et cela se paye cash ! 

Question importante : Quand et à quel moment le gouvernement supprimera t-il la règle 51/49 encore plus nocive pour les investissements que celle des licences d'importation ?



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