Bientôt dix jours depuis son fameuxdiscours du 3 juillet dans lequel ilavait présenté une feuille de route de sortie de crise adossée à un dialoguemené par des personnalités nationales «crédibles» et «consensuelles» quidevrait déboucher sur la mise en place d’une instance indépendante d’organisationdes élections, mais pour le moment rien nesemble poindre à l’horizon.
Où est donc passé le plan du présidentBensalah qui a été pourtant accueilli positivement par beaucoup de partis del’opposition ?
La question se pose d’autant plus que,entre temps, un segment de l’opposition, regroupée sous l’égide de « l’Alternativepour le changement », s’était réunile 6 juillet dernier et a adopté une plateforme dite d’Ain Benian qui allaitplus au moins dans l’esprit du dialogue de Bensalah même si le consensusn’était pas au rendez-vous.
La logique aurait voulu que le présidentde l’Etat donne du sens à sa proposition en livrant son offre politique et en annonçant le (oules) nom(s) de(s) personnalité(s) devant piloter ce fameux dialogue.
Or, dix jours après son discours, pas uneseule indication ou précision n’ont été données sur le «making off» et lecasting de ce dialogue pourtant «béni»par le chef de l’armée, Ahmed Gaid Salah, dans son discours.
Du coup, les observateurs s’interrogentsur le sérieux de l’entreprise dés lors que son initiateur déjà fortementcontesté par de larges secteurs de la classe politique et de l’opinion, traîneles pieds.
Que va-t-il se passer dans les prochainsjours ? Mystère et boule de gomme. Bensalah peine-t-il à trouver l’hommequ’il faut pour réussir à convaincre les partis de l’opposition vers cedialogue ?
Sans doute que sa tache ne sera pas unesinécure tant les personnalités nationales bien connues sur la place, se sonttoutes exprimées en faveur d’une transition politique négociée avant d’allervers une élection présidentielle.
De fait, il sera difficile de convaincreles Taleb, Benbitour, Zeroual et autres Hamrouche d’accepter une mission bienemballée et qui heurte leurs convictions politiques du moins la majoritéd’entre eux.
On comprend mieux la difficultéd’Abdelkader Bensalah de mettre la main sur l’homme «providentiel» qui pourraitdonner corps à ce qu’il a annoncé dans son discours.
La méfiance est plus que jamais de miseau sein de l’opposition pour qui le catapultage de Slimane Chenine à la tête dela chambre basse du parlement est unrévélateur des arrières –pensées du pouvoir a mettre en place une largecoalition islamo-conservatrice sur laquelle il compte asseoir son pouvoir etpeser sur les choix politiques à venir.
Quoi qu’il en soit, ce retard àl’allumage du dialogue de Bensalahplombe une nouvelle fois le climat politique et laisse entendre que le pouvoir décrié vendredi dernier, avance à tâtonssans trop savoir où il va.
Et ce n’est certainement de cette façonqu’il pourra convaincre ses contempteurs de la crédibilité de sa feuille de route et encore moins de sa volonté deremettre le pouvoir au peuple conformément à ses engagements de faire appliquerles articles 7 et 8 de la constitution.