Deux ouvrages des auteurs algérien et tunisien, respectivement Mokrane Ait Larbi et Hela Ouardi, auraient fait objet d'une tentative de censure de la part des organisateurs du Salon International du Livre d'Alger (SILA) dans son édition de 2018.
En effet, dans un message posté, jeudi, sur sa page Facebook, Arezkie Ait Larbi, indique que cette tentative de censure concernait l'oeuvre de ce dernier "Démoctature, des événements d’octobre 88 au 4e mandat" et "Les derniers jours de Muhammad, enquête sur la mort mystérieuse du Prophète" de l’universitaire tunisienne Hela Ouardi.
Arezki ne Ait Larbi, , journaliste et directeur des éditions KOUKOU, relate sur sa page Facebook l'incident en écrivant que "Mardi 30 octobre vers 18 heures, cinq individus en costard se disant "membre de la commission de lecture du ministère de la Culture" se sont présentés au stand de KOUKOU Editions, au Sila (pavillon central, stand N° D 31). Prétextant un problème de coordination entre le Commissariat du Sila et le ministère de la Culture, ces fonctionnaires ont tenté de saisir deux ouvrages, pourtant légalement édités en Algérie. Il s'agit de :
1- " Les derniers jours de Muhammad, enquête sur la mort mystérieuse du Prophète " de l'universitaire tunisienne Hela OUARDI ;
2- " Démoctature, des événements d'octobre 88 au 4e mandat" ( en arabe ) de l'avocat algérien Mokrane AÏT-LARBI.
Après avoir rappelé aux préposés à la censure que l'interdiction éventuelle d'un livre relevait de la seule compétence du pouvoir judiciaire, nous leur avons opposé un refus catégorique de leur remettre les livres "litigieux", sans une décision émanant d'un magistrat.
L'article 44 de la Constitution est pourtant clair : " (…) La mise sous séquestre de toute publication, enregistrement ou tout autre moyen de communication et d'information ne pourra se faire qu'en vertu d'un mandat judiciaire. Les libertés académiques et la liberté de recherche scientifique sont garanties ".
Au-delà du nécessaire débat qu'appellent les livres "litigieux", cette tentative de censure - pour l'instant avortée - est une violation de la Loi fondamentale.
Parce que nous sommes respectueux des seules lois - écrites - de la République,
- Nous refusons de nous soumettre à l'arbitraire des bureaucrates qui tentent d'usurper les prérogatives du magistrat ;
- Nous userons de tous les moyens légaux pour faire respecter nos droits d'éditeur, et nos libertés de citoyen".