Algérie 1

Icon Collap
...

Session spéciale du bac : le grand cafouillage du gouvernement

30-06-2017 11:25  N. S

La session spéciale du baccalauréat  esten train de tourner au tragi-comique sous les yeux d’une opinion publique tombée de très haut. Jeudi, un autre acte burlesque s’est joué dans les murs du Conseil dela Nation. Précisément lors de la conférence improvisée de Tebboune, à l’issuede ses réponses aux députés. Prenant tout le monde de court, il annonce le déroulement de cette session du 7 au 13 juillet. Une date complètement farfelue.

Cardepuis quand une session dure t-elle  sept jours ? Du 7 au 13 juillet. De touttemps, les épreuves se sont déroulées  entretrois et cinq jours.   S’étant certainement rendus compte de la bourde,les services du Premier ministre ont vite  rectifié le tir  en révélant une autre date : du 13 au 17juillet. Ce qui est plus raisonnable.

En fait, ce cafouillage autour de la dateest un signe patent d’une improvisation et d’un manque évident de coordinationentre le Premier ministre et sa ministre de l’Education. On se rappelle de latête des mauvais jours de Benghabrit à l’APN,lorsque le même Tebboune annonçait la décision du président Bouteflika d’organiserune session pour les retardataires.

Dans les coulisses du palais Zighout, laministre cachait mal sa colère. Il y de quoi, car elle n’a visiblement pas étéconsultée, alors que la veille, dans des déclarations à la presse, elle avait  exclu mordicus  la tenue d’une quelconque session, sefélicitant  même de la réussite dudispositif anti fraude. Pour un désaveu, difficile de faire mieux !

Maintenantque la question de la date est tranchée, le plus dur reste à venir. Acommencer par se poser cette question : qui est concerné par cette session ? Les candidats empêchés d’accéder à la salle d’examen pour cause de retard ?Les absents aux épreuves ? Comment distinguer entre les uns et les autressi les candidats renvoyés pour retard n’ont pas fait l’objet d’un PV dûment signé  par le chef du centre d’examen et les surveillants de la salle où il étaitcensé composer.

Le cafouillage au niveau des chiffres  est flagrant. L’inspecteur général auministère, Nedjadi Messeguem, lors de sa conférence de presse d’évaluation dubac,  avait parlé de 7.000 retardatairesrenvoyés. Mme Djamila Khiar , présidente de l’Association de parents d’élèves,interrogée par Algérie 1 avait indiqué le chiffre de 10.000.

La ministre poursa part, a avancé le chiffre de 103.000 dont 90.000 sont des candidats libres. Elleavait révélé ce chiffre aux députés dans les couloirs de l’hémicycle, selon nos propres sources. Le Premier ministre , quant à lui avait fait état de 104.000. C'est la sarabande des chiffres, à donner le tournis!

Une autre question que tout le mondese pose  est de savoir comment et où va se dérouler l’examen.Regrouperles candidats par wilaya où garder les mêmes centres d’examen avec ce risque d’éparpillementdes candidats, une situation pour le moins ingérable sur le plan logistique ethumain. 

Finalement, la seule certitude, après le choix de la date du 7 au 13juillet, c’est qu’il n’y aura pas une session de rattrapage pour tout le monde enseptembre. C’est déjà  un bon point danscette session qui a tout l’air d’une bouteille à encre.   



Voir tous les articles de la catégorie "A la une"