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Ses représentants ont laissé des plumes : Les islamistes balayés

24-11-2017 20:21  Amel Benabi

Les résultats  de l’élection des assemblée locales et de wilayas communiqués aujourd’hui par le ministre de l’intérieur, Noureddine Bedoui, ont été fatals aux partis islamistes. Le déclin de cette mouvance entamé depuis 2012 dans le sillage d’un printemps arabe raté, s’est confirmé ce 23 novembre de manière on ne peut plus clair.

L’islamisme politique est en net recul en Algérie. Le chef de file de cette mouvance d’inspiration des Frères musulmans, le MSP, a laissé encore une fois des plumes. Avec seulement 49 assemblées municipales gagnées, et aucune assemblée de wilaya,  le parti de feu Mahfoud Nahnah n’est plus que l’ombre de lui-même.

Depuis qu’il a quitté le confort du pouvoir et sa stratégie d’entrisme, l’ex Hamas devient inexorablement un parti très peu influent. Sa cure d’opposition au sein du groupe de Mazafran ne lui a été d’aucune utilité mis à part les publications enflammées de son ex président Abderrazak Makri,  sur les réseaux sociaux.

Il est battu à plate couture par des partis de moindre envergure, à l’instar du MPA d’Amara Benyounès qui a enlevé 62 APC mais surtout le Front Al Moustaqbel, de Abdelaziz Belaid, qui a arraché 71 assemblées locales en se classant à la troisième position derrière les deux partis proches du pouvoir le FLN, et le RND.

Le MSP est ainsi balayé. Son audience au plan médiatique n’a rien à voir avec son poids réel dans la société. Plus généralement les islamistes sont les principaux perdants de ce double scrutin qui aura souri à de nouveaux partis qui prônent un discours clair de soutien critique au gouvernement en prenant en considération la difficulté du contexte.

Il va sans dire que ces piètres résultats du MSP, de Adala, et d’Al Islah auront confirmé le repli de ce genre de partis qui utilisent la religion à des fins politiques. Les citoyens ne veulent manifestement plus de discours idéologiques mais d’engagement à régler leurs problèmes quotidiens.

Sans doute que les partis islamistes ont perdu la bataille à ce niveau en ayant échoué à revoir leur discours pour qu’il soit en phase avec les aspirations de la population. Faut-il par ailleurs noter le repli quasi général des partis islamistes dans tous les pays arabes où leur radicalisme fait peur.

De fait, le premier enseignement de ce scrutin est la défaite remarquable du courant islamiste avec toutes ses représentations. C’est une gifle à ceux qui «prônent» la moralisation de la société au détriment de la recherche rationnelle des solutions aux problèmes de l’Algérie.  

Les Abou Djerra Soltani, Makri, Menasra qui polluent le débat politique et écument les plateaux télé, sont tombés de très haut. La chute amorcée lors des législatives du mois de mai dernier s’est accélérée à l’occasion de ces locales.

Ils n’ont pas compris que l’Algérie a changé et qu’il leur fallait se remettre à niveau pour espérer garder leur place de partenaires incontournables dans le jeu politique. C’est en tout cas une preuve que leur projet a échoué. Lamentablement.   



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