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Sellal à la TV algérienne : Ce qu'il faut retenir (Vidéo)

28-12-2016 23:30  La Rédaction

Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal s'est exprimé, mercredi soir, lors d'une émission spéciale de la Télévision algérienne sur plusieurs questions d'actualité notamment celles liées à la situation économique du pays tentant de défendre les mesures prises dans le cadre de la loi de finances 2017.

Abdelmalek Sellal a saisi l'occasion pour fournir des chiffres liés à l'économie pour tenter  de convaincre la justesse des choix socio-économique  de son gouvernement pour faire face à la baisse drastique des recettes du pays induite par la chute des prix du pétrole. 

Les principaux messages à retenir de ses déclarations :

Les réserves de change de l'Algérie vont augmenter dans les prochaines années

Les revenus de l'Algérie liés aux exportations d'hydrocarbures augmenteront dans les prochaines années pour atteindre 35 milliards de dollars en 2017 contre 27,5 milliards de dollars en 2016, a  le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.      

M. Sellal a précisé que "les revenus liés aux exportations d'hydrocarbures passeront de 27,5 milliards de dollars en 2016 à 35 milliards de dollars en 2017".        

Les exportations d'hydrocarbures atteindront 45 milliards de dollars en 2019, a ajouté le Premier ministre.  Durant les 11 premiers mois de l'année 2016, les exportations de l'Algérie en hydrocarbures avaient atteint 24,03 milliards de dollars, selon les données des Douanes.        

M. Sellal a évoqué, dans ce sens, la conjoncture économique internationale marquée par une baisse sensible des cours de pétrole depuis la mi-2014, impactant ainsi fortement le budget de l'Etat.        

Le cours moyen du pétrole est passé de 110 dollars/baril en 2014 à 43,4 dollars/baril en 2016, a-t-il précisé.      

En dépit des "problèmes financiers rencontrés par l'Algérie en 2016, le budget de cette année a pu couvrir le programme de développement" arreté les autorités publiques, a souligné le Premier ministre.        

Le Produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie ne cesse d'augmenter et atteindra 19.390 milliards de DA en 2017 contre 17.494 milliards de DA en 2016, a-t-il fait savoir.        

M. Sellal a également précisé que le PIB passera à 21.000 milliards de DA en 2018 et atteindra 22.740 milliards de DA en 2019. 

Les réserves de change de l'Algérie vont baisser à 114 milliards USD à la fin décembre 2016

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a indiqué  que les réserves de change du pays vont baisser à 114 milliards USD à la fin décembre 2016.     

M. Sellal a affirmé que l'Algérie maîtrise tous les indicateurs macro-économiques en dépit de cette baisse, qui intervient dans un contexte de chute des prix du pétrole depuis 2014. Il a précisé que les réserves de change s'élevaient en 2013 à 190 milliards USD.        

A rappeler que les réserves du change de l'Algérie ont atteint 129 milliards USD à la fin juin 2016  pour baisser à 121,9 milliards USD en septembre dernier.        

A la fin de l'année 2014, les réserves de change s'élevaient à 178,9 milliards USD avant de baisser à 144,1 milliards USD à la fin 2015, selon les données de la Banque d'Algérie.        

Concernant la dette, M. Sellal a indiqué qu'elle est estimée actuellement à trois (3) milliards USD, ajoutant qu'elle représente essentiellement des dettes d'entreprises privées et non pas de l'Etat. 

La rationalisation des dépenses n'affectera pas les acquis sociaux 

M. Sellal a affirmé que la stratégie des pouvoirs publics dans le domaine économique s'articulait autour du changement du mode économique de manière à libérer l'économie nationale de la dépendance aux hydrocarbures, rassurant que la rationalisation des dépenses n'affectera pas les acquis sociaux.            

"La stratégie des pouvoirs publics à l'horizon 2019 est claire: le pétrole ne constituera plus l'unique source de richesse et nous aspirons à changer de modèle économique et à diversifier l'économie nationale", a soutenu le Premier ministre tout en assurant que ce changement "dicté par le recul, depuis 2014, des prix du pétrole n'induira aucun retour sur les acquis sociaux".          

"Les dispositions de la loi de finances 2017 ont pour objet de réaliser un saut qualitatif en matière de développement socio-économique", a ajouté M. Sellal qui a réaffirmé "la détermination des pouvoirs publics à maintenir la vocation sociale de l'Etat" soulignant que l'année 2017 "ne connaîtra aucun problème et que la situation socio-économique restera normale".        

"Il n'est pas question d'austérité mais de rationalisation des dépenses, le but étant de parvenir à une économie émergente à l'horizon 2019", a-t-il martelé.            

"Les transferts sociaux passeront de 1.300 milliards de dinars en 2016 à 1.630 milliards en 2017", a insisté M. Sellal avant de poursuivre qu' "en dépit de la chute vertigineuse des prix de pétrole, les conditions de vie des Algériens ne se sont pas détériorées".                  

Aucun changement dans les prix des produits de base           

Concernant le front social, le Premier ministre a fait état d'une légère hausse des prix du carburant induisant une réduction de la consommation une conséquence positive, précisant, toutefois que les prix du Diesel n'ont pas été augmentés afin de ne pas impacter les tarifs de transports et des produits agricoles.        

L'année 2017 connaîtra une abondance des marchandises et une importante dynamique économique, a-t-il rassuré, insistant qu'"il n'y aura aucun recul par rapport soutien des prix de produits de base destinés au citoyens".

La hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) n'affectera pas les produits de base, il n'y aura pas donc de changement des prix d'autant plus que les produits sont disponibles en abondance, a ajouté le Premier ministre.

Les prix de plusieurs produits de consommation -agricoles notamment- n'ont pas beaucoup changé ces dernières années, hormis ceux d'importation, a fait remarquer M. Sellal qui a mis en garde contre la fraude commerciale, avertissant à cet égard que les autorités publiques veillaient sur la santé des citoyens tout en œuvrant à préserver son pouvoir d'achat.        

Pour ce qui est des salaire, le Premier ministre a affirmé qu'il n'était pas possible de procéder à une augmentation de ces derniers.        

"Nous avons proposé à des institution de procéder, sans aucune contrainte, à des réductions de salaires de leurs fonctionnaires. Certaines ont répondu favorablement", s'est-il félicité avant d'annoncer que la Caisse nationale d'assurances sociales (CNAS) "se solidarisera avec la Caisse nationale des retraites (CNR) pour combler le déficit afin de couvrir les pensions de retraite en 2017".        

Quelque 300.917 unités de logements ont été distribuées en 2016, en attendant la réception en 2017 d'au moins 300.000 unités, toutes formules confondues, a estimé le Premier ministre.        

"Je rassure les Algériens que le gouvernement ne renoncera pas à la politique de soutien social, à laquelle nous avons alloué une enveloppe de 18 milliards de dollars", a souligné M. Sellal, précisant que "les projets lancés dans les domaines de l'Education, l'Habitat et l'Enseignement supérieur ne seront pas suspendus".        

 Et d'ajouter: "le rôle de l'Etat consiste à consacrer la justice sociale, à prendre en charge les catégories vulnérables et démunies et celles au faible et moyen revenus".        

A une question sur la possibilité de concrétiser le système de subvention ciblée destiné exclusivement aux catégories au faible revenu, M. Sellal a indiqué qu'"il s'agit là du mode idéal exigeant une administration organisée et des élus qualifiés".        

La politique de soutien aux agriculteurs en matière de production céréalière actuellement en vigueur, en sus de l'exclusion du Sud de l'augmentation des tarifs d'électricité, constitue l'étape précédant l'adoption du système de subvention ciblée.        

Concernant l'emploi, le Premier ministre a indiqué que "le taux de chômage a baissé à  9,9%, rappelant la création 734.000 micro-entreprises dans les différentes formules de l'emploi.                      

Amélioration dans le financement des entreprises          

Evoquant les facilités destinés à l'investissement, le Premier ministre a affirmé une amélioration du financement bancaire des entreprises, le montant des crédits ayant atteint près de 5.000 milliards de DA en 2015 est passé à 9.000 milliards de DA en 2016.        

Les crédits accordés aux entreprises économiques devraient atteindre 11.400 milliards de DA en 2017, ce qui dénote "une amélioration dans le financement de l'économie, en dépit des problèmes de liquidités".        

Il a, en outre, insisté sur la nécessité de lutter contre la bureaucratie, à travers l'allégement des dossiers administratifs et le recours à la numérisation de l'administration, notamment en termes de procédures d'investissement.        

Concernant les efforts de diversification de l'économie nationale visant à faire de cette dernière une économie émergente à l'horizon 2019, M. Sellal a indiqué que l'Algérie a réalisé une avancée considérable dans plusieurs filières de l'industrie, à l'instar de l'industrie automobile, la sidérurgie et les matériaux de construction, affirmant que l'objectif est d'investir les marchés extérieurs notamment africains.        

"Le secteur de l'automobile a connu une forte dynamique au cours des deux dernières années. Outre l'exportation des véhicules, on pourra exporter également un produit industriel militaire algérien, a affirmé M. Sellal qui a souligné l'existence de négociations sur des projets de partenariat entre Sonatrach et des sociétés émiraties et saoudiennes dans le domaine de la pétrochimie.          

Concernant la dette, M. Sellal a ajouté qu'elle est estimée actuellement à trois (3) milliards de dollars, ajoutant qu'il s'agit essentiellement de dettes d'entreprises privées et non pas de dettes publiques. Au cas où l'Algérie recourrait à l'emprunt extérieur en 2017, il sera destiné à des projets précis tel que le Port du Centre.          

Pour ce qui est de l'opération de mise en conformité fiscale volontaire (MCFV) lancée au titre de la loi de finances complémentaire 2015, dont le délai était initialement fixé au 31 décembre 2016, le Premier ministre a indiqué que le gouvernement tend à gagner la confiance des acteurs du secteur informel.        

Il s'agit d'encourager les personnes physiques activant dans le secteur informel à transférer leur argent vers les banques contre une taxe forfaitaire de 7%, a-t-il poursuivi.        

L'opération sera prolongée avec la réduction de la taxe forfaitaire à moins de 7% afin d'encourager les acteurs de l'informel à déposer leur argent au niveau des banques, a conclu le Premier ministre.




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