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Saïd Sadi interpelle Sellal sur les entraves bureaucratiques dressées contre la fondation AFUD

21-12-2016 17:46  N. S

Le Dr Saïd Sadi a publié mercredi sur sa page Facebook une lettre ouverteadressée au Premier ministre et dans laquelle il dénonce les embûches et autresfaux barrages bureaucratiques contre l’association dénommée «Analyse,Formation, Unification, Développement» (AFUD), dont il est le président.

Mais avant de décrire le parcours du combattant des membres de cette associationpour la faire agréer par l’administration, l’ex chef du RCD aujourd’hui «enretrait, mais pas en retraite», comme il aime à le souligner, commence par poser un constat global de la situationpolitique du pays, au crépuscule de l’année 2016.

Avec son style percutant, Saïd Sadi noted’emblée que «L’année 2016 se termine pluscalamiteuse que celle qui l’a précédée et au rythme où vont les choses,probablement moins que celle qui arrive.»

Et il explique que «LesAlgériens ont eu toute latitude de constater et d’en éprouver les séismespolitiques, diplomatiques et éducatifs avec leurs lots de discréditsinstitutionnels, désordres économiques et financiers ainsi que les dramessociaux et humains qui en découlent et dont le dernier en date est la mort d’unjournaliste en détention.»

M.Sadi conclut le passage introductif de sa lettre en parlant de «décomposition avancée de la viepublique» qui se manifeste aussi par des «indices plus discrets mais toutaussi délétères attestent d’un affaissement éthique et politique qui conduitdroit à un collapsus de la nation.»

Et le Dr Said Sadi de revenir sur l’objet de sa lettre qui relate, comme undes signes de cette décomposition de la vie publique, la bureaucratie Kafkaïenneet obstructive dressée sur le chemin de l’Association AFUD. Ilen rappelle d’abord la genèse.

«Après deux années d’intenses concertations et une méticuleuse étude,une cinquantaine de citoyens se sont rassemblés le 24 octobre 2015 à Alger pourenvisager la création d’une association nationale de promotion des produits duterroir et du patrimoine immatériel qui en a permis la préservation»,écrit-il en rappelant que l’installation effective  de cette association «a eu lieu le 29 janvier2016 en présence d’huissier avec la participation de représentants de 17wilayates parmi lesquels figuraient des producteurs, des chercheursuniversitaires, des ingénieurs, des communicants. Sauf que depuis cetteinstallation à ce jour, rien n’a bougé côté administration", dénonce l’auteur dela lettre.

«Les compétences les plus finess’appuyant sur des acteurs de terrain soucieux de perpétuer les pratiquesmenacées d’extinction allaient offrir une valorisation inédite de ressourceséconomiques et culturelles abandonnées, le tout survenant dans une perspectivede récession nationale», écrit encore le Dr Sadi.

Et de pointer un doigt accusateur sur leministère de l’Intérieur en soulignant qu’il a «instruit ses servicescentraux pour ne pas délivrer de récépissé d’enregistrement aux citoyensdésirant exercer leur droit de s’associer, le même département ministérielordonne à l’administration territoriale d’exiger, pour toute forme d’activité,le document que ses services centraux refusent.»

Ses griefs exposés, Said Sadi revient àla charge pour remettre une autre couche à son réquisitoire contre le systèmepolitique en expliquant justement que  «Le propre des systèmes autistes est deperdre contact avec le réel.»

Il fait référence dans sa lettre au fameux scandale du pseudo médicament RHB pour affirmer que  «quand un gouvernement se laisse séduirepar un charlatan qui prétend avoir découvert une potion divine prévenant lescomplications diabétiques, il peut bien se persuader que ses turpitudespeuvent, par la magie d’un verbe que lui seul entend, se transformer en miracle.»

Et Saïd Saâdi de conclure, amer : «Voilà où en est l’Algérie de Abane etBen M’hidi 54 ans après l’indépendance.» Il promet néanmoins d’engager une procédure en justice ne serait-ce quepour  «utiliser la fonctiontribunitienne, pour mettre à nu une entrave patente à l’exercice d’un droitconstitutionnel et les préjudices moraux et matériels que votre administrationa fait subir depuis plus d’une année à une démarche légale, qui plus estd’utilité publique.»



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