Algérie 1

Icon Collap
...

Saïd Bouteflika méritait-il d'être accueilli par des insultes ?

03-06-2017 16:10  Amine Bouali

Saïd Bouteflika, conseiller et frère cadet du Président de la République, vient de surprendre beaucoup de monde en se rendant ce matin devant le siège de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV) à Alger, pour manifester son soutien à l'illustre écrivain algérien Rachid Boudjedra, méchamment attaqué par une caméra-cachée d'une chaine de télévision privée.

Plusieurs médias en ligne ont immédiatement relevé cette sortie assez surprenante d'un homme réputé pour sa grande discrétion médiatique et ont tenté d'élucider ses motivations apparentes ou cachées. Mais là n'est pas le sujet de ce modeste article.

Le déplacement de Saïd Bouteflika, ce matin, dans un quartier d'Alger pour montrer sa solidarité avec Rachid Boudjedra et dénoncer les dérapages de certains animateurs d'émissions télévisuelles, a suscité malheureusement de la part de certains manifestants présents, des insultes et une agressivité verbale qu'un tel geste estimable ne méritait pas.

On peut ne pas être d'accord avec M. Saïd Bouteflika. Mais ni la violence ni l'insulte n'ont jamais été des arguments politiques. Et ce n'est pas dans le tribunal de la rumeur publique que l'action de n'importe quel responsable doit être condamnée ou approuvée. Qui peut jurer devant Dieu, en ce mois sacré de Ramadhan, que le frère si mal-aimé du Président de la République, mérite l'acharnement dont il est, depuis 1999, la cible ?

Un acharnement excessif, exagéré et disproportionné, tout comme du reste cette propension démesurée à lui conférer des pouvoirs immenses en le plaçant derrière toutes les décisions politiques prises par son frère de président.

Said Bouteflika aurait pu se déplacer, loin des regards, au domicile de Rachid Boudjedra, qu'une amitié lie depuis des années, pour lui marquer sa solidarité. Il ne l'a pas fait ; préférant marquer publiquement son soutien à l'écrivain en allant au rassemblement et n'a pas rebroussé chemin malgré les mots excessifs entendus, recevant pour cela le soutien de Rachid Boudjedra qui, fâché, a crié "SVP du respect" à l'adresse de ceux qui contestaient la venue du frère du président. 




Voir tous les articles de la catégorie "A la une"