De passage, lundi sur les ondes de la radio nationale, leprésident du Syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO), Dr MessaoudBelhambri (Photo), a conforté ce que pharmaciens et patients déploraient, en affirmantque pas moins de 70 produits élaborés localement et 80 autres importésfaisaient l’objet de tensions, voire ruptures, qui ne sont pas sans menacer la santédu citoyen.
L’invité de la rédaction de la chaine3 pointe résolument etl’Agence nationale du médicament (ANM) et la cellule de veille, doublée d’unComité de concertation, se demandant si l’ANM disposait réellement de suffisammentde moyens «pour fonctionner de manière efficace» dans le la crise dumédicament.
En parallèle, il a fustigé la cellule de veille, «censéeêtre un organe d’urgence», rappelle-t-il avant de l’accabler, soutenant qu’ «ellen’a pas travaillé de la manière qu’il fallait».
Il en veut pour preuve, à ses griefs, cette situationcruciale où «le problème posé par les pénuries de traitements estresté en l’état», constate-t-il.
Rappelant que ces ruptures ne dataient pas d’aujourd’hui, Belhambriexplique que les raisons à l’origine de cette situation ont été maintes foisidentifiées, dont celle relative «à la signature des programmesd’importation des produits de soins, effectuée, cette année encore, de manièretardive et repoussant d’autant les délais de réception de ces derniers».
Le président du SNAPO s’offusque encore de ce que «lacrise touche également plusieurs autres médicaments, produits localement, soit enraison de l’abandon de leur fabrication par des entreprises publiques etprivées, ou bien par suite d'une insuffisante production», relevant le cas,précis des antibiotiques, des anti-inflammatoires, et des vitamines injectables,«indispensables»,à ses yeux.
Sur un autre plan, Dr Belhambri s’est aussi bien interrogé surla consistance de l’enveloppe financière allouée aux importations de soins, àhauteur de «quelques 2 milliards d’euros», précise-t-il, que sur l’engagementdes importateurs à honorer «les programmes d’importation en quantité et enqualité pour lesquels ils se sont engagés», a-t-il fait remarquer.
Abordant, enfin, les perspectives d’une sortie de crise, leprésident du Syndicat de pharmaciens, estime «indispensable de revoir tousles outils de suivi de cette filière, tout comme ceux relatifs à l’organisationd'une meilleure distribution», relevant dans cette veine qu’il existait «quelques600 grossistes-distributeurs du médicament en Algérie, contre seulement quatreà dix dans des pays développés», soulignant toute la difficulté pour lespharmaciens de travailler dans une telle pléthore.