Renault, qui négocie depuis plus de deux ans l'implantation d'une usine en Algérie, a signé un accord-cadre avec les autorités locales, a indiqué, vendredi 1er juin, une porte-parole du constructeur automobile français. Les discussions se poursuivent néanmoins pour l'adoption d'un texte définitif. La porte-parole a précisé que la signature avait eu lieu le 25 mai.
Interrogée sur la clientèle visée, la porte-parole a simplement indiqué que les voitures de cette usine seraient destinées au marché local. Elle s'est refusée à donner plus d'informations, notamment sur le type de voiture.
Dans la région, Renault a déjà une unité, à Tanger au Maroc, mais dont l'essentiel de la production est destiné à l'exportation. Selon Le Figaro, l'usine d'Algérie fabriquera initialement la voiture la plus vendue par Renault en Algérie : la Symbol, une Clio II à coffre apparent.
Les discussions achoppent sur le lieu et le volume de production
Les discussions traînent en longueur car les deux parties s'affrontent sur le lieu d'implantation : le gouvernement algérien privilégie le site de Jijel, une ville portuaire située à 350 kilomètres à l'est d'Alger, pour des raisons d'aménagement du territoire, alors que Renault préférerait la banlieue d'Alger, où il est plus facile de trouver de la main-d'œuvre qualifiée.
Le gouvernement algérien semble aussi vouloir un projet plus ambitieux, concernant le volume de production, que celui proposé par le groupe français.
A la fin d'avril, le ministre de l'industrie algérien, Mohamed Benmeradi, avait reconnu que Renault n'était pas satisfait du lieu d'implantation proposé, "loin du bassin d'emploi et n'offrant pas les opportunités nécessaires".
Au début de février, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, avait indiqué qu'aucune décision n'avait encore été prise par le constructeur sur ce projet, alors que M. Benmeradi avait assuré quelques jours auparavant qu'Alger et Renault étaient sur le point de signer un protocole d'accord.