Les partis qui ont décidé de boycotter le référendum sur la révision de la constitution
prévu le 01 novembre prochain mais aussi ceux qui participent, mais pour inviter les
algériens a rejeter la mouture présidentielle, seront-ils- interdits de campagne ?
Bien qu’elle ne le dise pas expressément, l’Autorité nationale indépendante des
élections (ANIE) qui a annoncé, lundi, le lancement le 7 octobre de la campagne de
sensibilisation en prévision du référendum sur la révision constitutionnelle, fixe les
règles du jeu qui s’apparentent à des barrages de filtration.
En effet, la structure dirigée par Mohamed Charfi limite le droit à la campagne au staff
gouvernemental, aux partis politiques disposant d'un groupe parlementaire au niveau
des deux chambres du Parlement ou de 10 sièges entre les deux chambres du
parlement ou des sièges au sein des Assemblées populaire locales dans au moins
25 wilayas.
L’ANIE autorise également les associations nationales «jouissant d’une
représentation effective au moins dans 25 wilayas» ainsi que les «personnalités
nationales».
Il va de soi que tout ce beau monde est censé faire campagne en faveur du
document soumis par le président Tebboune à l’épreuve du peuple-électeur.
Encore que les partis, les associations et les personnalités nationales, sont appelés
à transmettre une «demande étayée de documents justificatifs et d'un résumé sur les
axes d'intervention et ce dans un délai de 5 jours au moins avant le lancement de la
campagne électorale».
L’ANIE ne fait aucunement référence ni même une allusion aux partis, associations
et personnalités qui voudraient faire campagne contre le projet, voire carrément pour
appeler les algériens à rejeter le projet.
Légalement, il n y a aucune loi qui interdit aux algériens d’exprimer leur avis dans le
cadre de la campagne électorale, soit en faveur soit contre n’importe quel projet de
loi, tant cela relève de la liberté d’expression et d’opinion.
Mais l’expérience nous enseigne que les opposants aux projets du pouvoir n’ont
toujours pas voix au chapitre, du moins dans les médias et les espaces publics.