Dans une déclaration reçue à notre rédaction Rachid Halet, membre de l’instance présidentielle du FFS tire à boulets rougs sur ses camarades qui aproncé aujourd’hui son exclusion du parti
Le texte de la déclaration
«Je dénonce avec force le putsch exécuté par trois membres de l’instance présidentielle du FFS contre ma personne. Je suis membre de l’instance présidentielle du FFS, cette instance a été élue au cinquième congrès du parti en mai 2013 sur une liste unique et fermée. Elle est composée de cinq membres ; les congressistes ont voté sur une liste et non sur des noms.
Dans l’exercice de la présidence collégiale, ils sont collectivement et individuellement inamovibles et ne sont responsables que devant le sixième congrès du FFS à venir. Leur appartenance à l’instance leur confère l’immunité en matière politique.
Les trois membres de l’instance présidentielle responsables du putsch contre ma personne sont ; Chérifi Mohand Amokrane, Ali Laskri et Aziz Balloul. Seul, Mademoiselle Ichalamen Saida, également membre de cette instance a refusé de tremper dans le complot qui se préparait contre moi depuis plusieurs mois.
Par contre, ils ont reçu le soutien clanique et intéressé du coordinateur du comité d’éthique, Karim Balloul, cousin de Aziz Balloul ainsi que d’une conseillère de l’instance présidentielle. Cette conseillère, Salima Ghezali, journaliste rémunérée à Libre Algérie, journal du parti a joué un rôle très actif dans le clan responsable du putsch. J’ajoute qu’à ma connaissance, elle n’a jamais été militante du parti.
Pour exécuter cette machination, les putschistes ont actionné la commission de médiation et de règlement des conflits qui a siégé en commission de discipline. Cette commission a été saisie illégalement par les trois membres putschistes qui se sont constitués en instance dans l’instance présidentielle et ont exercé des pressions intolérables, contraires à l’éthique et honteuses sur certains membres de la commission. Au final et pour l’honneur de cette commission et du conseil national, dont elle est issue, trois membres sur onze ont résisté et refusé le putsch.
Je considère que cette commission n’a ni le pouvoir, ni les compétences statutaires de se saisir d’un dossier disciplinaire concernant un membre de l’instance présidentielle, et à plus forte raison de statuer sur ce dossier. J’ajoute, en outre, que ce dossier est basé sur des accusations mensongères et sans aucune consistance et que les faits qui me sont reprochés relèvent du débat politique au sein du conseil national et du parti en général, si ce n’est de l’opinion publique.
Dans mon activité de membre de l’IP, j’ai toujours agi au grand jour ; mes positions personnelles sont publiques pour leur quasi-totalité ou alors au sein des structures et des instances du parti. Elles n’ont jamais soulevé de mise en cause de ma loyauté envers le parti, son projet, ou sa ligne politique que se soit dans le parti, dans la presse ou dans l’opinion.
Les putschistes qui se sont érigés en direction parallèle m’accusent de travailler contre le parti, mais en fait ils se sont constitués en noyau de désunion et de déstabilisation du parti. La stabilité qu’ils veulent et qu’ils mettent en avant est une stabilisation à leur seul profit personnel. Ils ont malheureusement été suivis dans cette voie par certains responsables à l’échelle nationale et à l’échelle de certaines fédérations et de quelques sections.
La stabilité dont ils se réclament est la stabilité des cimetières. Il n’y a aucune raison qui justifie d’arrêter ou d’empêcher la prise de conscience au sein de la militance. Il est important que les militants aient connaissance des enjeux et des objectifs véritables poursuivis par les auteurs et les acteurs du putsch. Il est important que les militants évaluent l’importance vitale d’une résistance au putsch pour l’avenir immédiat et plus lointain du parti. Résister au putsch aujourd’hui c’est réunir les conditions d’un renouveau et d’un renforcement du FFS sur la scène politique et dans la société.
Les militants ne doivent pas céder au chantage à l’unité et à la stabilité, c’est en période de crise qu’on ne doit pas sortir des statuts. On rechercherait en vain chez les putschistes des initiatives concrètes pour la nécessaire cohésion du parti. Des centaines de militants ont pu constater de leurs propres yeux la volonté des putschistes de saboter et de faire échouer coute que coute les activités nationales du parti, tant qu’ils n’ont pas encore les mains libres et une mainmise complète sur les instances du parti.
Ce que ces putschistes recherchent véritablement c’est un pouvoir sans partage et sans limites sur l’appareil du parti. Pour cela, ils violent, ils piétinent, ils enfreignent les statuts du parti et le fonctionnement régulier des ses instances. Ils se sont constitués en police politique au sein de l’appareil et stérilisent toutes les énergies et les initiatives.
Des militants ont déjà eu à subir leurs foudres pour avoir eu le courage de dénoncer le putsch. Des fédéraux sont instruits pour suspendre les opposants au putsch. Certains d’entre eux complices zélés, ou soumis, n’ont pas attendu les instructions. La doctrine des putschistes en cette matière c’est « le grand silence dans le grand secret » (la presse et les réseaux sociaux sont interdits à l’expression libre des militants, pour les faire taire et pour que ne soient pas révélés leur petits et grands secrets).
Ce que recherchent ces putschistes, c’est de contrôler les échéances électorales à venir, nationales et locales, pour récompenser leurs clientèles, assurer leur hégémonie sur le prochain congrès du FFS et monnayer leur soutien à l’occasion de la succession du chef de l’Etat en 2019.
Ce que recherchent ces putschistes, c’est un reprofilage du parti en vue d’un rapprochement probable avec certains segments du pouvoir. Malgré leurs dénégations, les missions de Messieurs Tamadartaza et Chabati sont symptomatiques et révélatrice. Personne n’a la naïveté de croire que ces cadres aient pu agir sans avoir recueilli l’accord au moins de certains parmi les putschistes.
Sinon comment comprendre qu’un sénateur du FFS puisse jouer le facteur de A. Bouteflika auprès de Hollande. Sinon comment comprendre qu’on puisse se rendre impunément au siège de l’Otan dans une mission officielle du parlement, vu la position critique et constante du FFS à l’égard de l’OTAN.
La crise ouverte par le putsch de l’instance parallèle qui gère actuellement le parti (Mohand Amokrane Chrérifi, Ali Laskri, Aziz Balloul, Karim Balloul, Salima Ghezali et Chafaâ Bouaiche…), sera destructrice et durable si les instances du parti ne réagissent pas.
La neutralisation et le départ de cette clique constituent l’alternative nécessaire et salvatrice pour le parti et peut être pour le mouvement démocratique en Algérie, le consensus national et l’Etat de droit.
Je dénonce la répression qui s’abat sur des militants courageux qui ont pris position contre le putsch dans la grande tradition du FFS.
Je dénonce cette épuration injuste, on fait aussi dans la judiciarition du politique et dans les pratiques staliniennes au sein du FFS depuis qu’une instance de fait, une instance parallèle, a pris les commandes du parti.
J’affirme que la décision de la commission de médiation et de règlement des conflits est irrecevable.
J’affirme que la décision prise à mon encontre par l’instance parallèle et par le biais de la commission de médiation et règlement de conflit, est nulle et sans portée politique ou juridique aucune.
Je suis et je reste membre de l’instance présidentielle du FFS jusqu’au terme du mandat qui nous a était confié à titre collectif par le cinquième congrès du FFS.
J’appelle les militantes et les militants à refuser le putsch, à lutter pour le respect et l’application impartiale des statuts du parti, à enraciner une pratique politique libre et effective au sein des structures et des instances du parti.
Nous avons besoins d’instaurer la liberté du débat dans le parti, nous avons besoin d’une ouverture effective et réelle en direction de celles et de ceux qui veulent nous rejoindre dans notre projet de reconstruction du consensus national.
Nous avons besoin d’un parti national et non d’un parti « porte-clés » au seul service d’intérêts particuliers».