Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, présentera mercredi devant les membres du Conseil de la Nation son programme d’action adopté, vendredi, par une majorité des députés de la chambre basse du Parlement, selon une source proche de la direction de communication de cette institution.
Le programme du Gouvernement doit surtout répondre au grand défi qui se pose à l’économie algérienne, confrontée à une baisse drastique et irréversible des revenus pétroliers qui ont constitué l’ultime carburant du modèle de croissance algérien.
Lors de son intervention devant les députés, le premier ministre a présenté quelques pistes de travail, pour préparer le basculement progressif du système économique vers une économie diversifiée.
Cependant, il a admis que cette transition vers un autre modèle ne se fera pas du jour au lendemain, mais nécessite au moins une ou deux générations, comme c’était le cas pour les ex-pays communistes.
Mais en dépit du caractère sévère de la crise, comme reconnu par le président lui-même, Tebboune, en adepte de l’optimisme, considérait que la situation était gérable et que le problème du pays actuellement est moins dans la disponibilité des liquidités que dans une nouvelle hiérarchisation des urgences et priorités.
Ainsi, la politique de solidarité nationale sera maintenue, à travers notamment le soutien des prix, même si Tebboune a annoncé à ce propos la mise en place d’une commission consultative nationale qui va plancher sur le fameux ciblage des subventions.
Faisant écho aux orientations du président Bouteflika, lors du Conseil des ministres, au sujet du souci de préserver la souveraineté du pays en matière de choix économiques, il a exclu le recours à l’endettement extérieur.
Tebboune a également annoncé la poursuite de la politique des recrutements dans la Fonction publique ainsi que le relance des projets économiques qu’il était question de geler provisoirement faute de ressources financières.
En attendant un nouveau projet de loi visant à un rééquilibrage des pouvoirs entre représentants de l’Etat central et les élus locaux, le premier ministre a également promis la mise en place de nouvelles wilayas déléguées dans la région des Hauts-plateaux avant la fin de l’année et la promotion des wilayas déléguées du sud en Wilaya de plein exercice.
Au plan médiatique, Abdelmadjid Tebboune a pris l’engagement de mettre de l’ordre dans l’audiovisuel en imposant aux chaînes de télévision privées une mise en conformité à la loi algérienne, selon un cahier des charges qui verra aussi la création d’une chaîne parlementaire.
Les chefs des groupes parlementaires de l’opposition, dans leurs interventions respectives, ont surtout reproché au programme de Tebboune, l’absence de chiffrage et de calendrier, le qualifiant de «simple exercice rhétorique » sur fond d’optimisme bisounours.