A quelquesjours de la reprise du procès des 24militants sahraouis arrêtés dans le cadre du démantèlement du camp de GdeimIzik en 2010, le 13 mars au tribunal de Rabat Salé, la défense s’organise à…Paris. En effet, des députés, desavocats et les activistes français dont on retrouve les noms de Noël Mamère,Jacqueline Fraysse, François Asensi autour de l’association Action des chrétienspour l’abolition de la torture (ACAT) dirigée par l’infatigable Claude Mangin (dont le mari de Nâama Asfari faitpartie des 24 détenus) organise une conférence de presse au palais Bourbon àl’Assemblée nationale française mardi 7 mars de 11h00.
Cesderniers craignent que les détenus qui croupissent en prison depuis sept ans nesoient à nouveau condamnés à l’issue d’un «simulacre de procès». C’estpourquoi ils comptent interpeller la France et l’Union européenne pour «rappeler au Maroc ses obligations enmatière de droits de l’homme».
«Interruptionsrépétées de la part des magistrats et des avocats des parties civiles, refusd’enregistrer leurs mémoires de défense, cantonnement des accusés dans une cageen verre d’où ils ne peuvent entendre les débats, refus de prendre en compteles tortures subies par les militants sahraouis … » sont entre autres constats faitspar les organisateurs de la manifestation.
Un appeldu Palais Bourbon
Ils enveulent pour preuve qu’après seulement quatre jours d’audience étalés entredécembre et janvier, «les irrégularités constatées posent un sérieux doutesur l’équité du procès et l’impartialité des magistrats».
Pourrappel, les 24 militants avaient été condamnés à de lourdes peines pour leurparticipation présumée au meurtre de onze agents de sécurité marocains tuéslors du démantèlement du camp de protestation sahraoui situé à Gdeim Izik. Lacour de cassation marocaine ayant cassé leur condamnation pour «manque depreuve», ils sont rejugés devant la cour d’appel de Rabat.
PourClaude Mangin et ses amis, l’enjeu du nouveau procès est de taille. Au-delà dusort de 24 accusés, il est question de «l’occupation et de la torture».
En effetet pour la première fois, la question fondamentale de «l’illégalité del’occupation marocaine et de l’applicabilité du droit international humanitaireest portée devant un tribunal marocain» lit –on dans un communiqué rendupublic.
Aussi, lesavocats de la défense ont- ils à cœur «defaire enfin entendre les allégations de torture portées par leurs clientsdepuis près de sept ans et d’obtenir ainsi la nullité de leurs aveux forcés,seul fondement de leur condamnation».