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Privatisation des entreprises stratégiques : Le niet d’Ouyahia

19-10-2017 15:18  Amel Benabi

Pour le Premier ministre algérien, les banques publiques n’ont pas besoin de l’argent que leur rapporterait l’ouverture de 10 % de leur capital via la bourse. En revanche, a-t-il ajouté, la Bourse « a besoin de l’apport des chefs d’entreprises ».

Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a catégoriquement exclu  la privatisation des entreprises dites stratégiques comme le redoutent certains observateurs.  «Les grandes entreprises publiques activant dans des secteurs juteux ne sont pas ouvertes au privé», a –t-il rassuré précisant qu’il n y aura ni privatisation partielle ni totale.

Ouyahia, qui intervenait lors de l’université du FCE, a cité entre autres les entreprises, Naftal, Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie et la SNVI et d’autres sociétés publiques.

Le Premier ministre a tracé une ligne rouge pour l’ouverture des capitaux des banques publiques. De fait, le scénario du Crédit populaire d’Algérie (CPA)  ne sera pas réédité.

«Les banques publiques n’ont pas besoin de l’argent qu’apporterait l’ouverture de 10 % de leur capital via la Bourse. Elles ont besoin du savoir-faire que pourrait apporter un partenaire. Par contre, la Bourse a besoin de l’apport des chefs d’entreprises tels que vous», a appuyé Ouyahia suggérant que la privatisation des banques n’apporterait rien du tout.

Le transport aérien sera ouvert au privé

Pour autant le Premier ministre n’exclut pas l’ouverture du transport aérien et maritime au privé comme le réclamaient  justement les patrons. . «J’appelle les opérateurs du secteur privé à investir dans des entreprises d’affrètement de transport, de fret, et des entreprises privées de transport aérien ou maritime de fret», a-t-il déclaré.

Et, à entendre Ouyahia, cette option est déjà entérinée puisqu’il a précisé que le cadre règlementaire devant accompagner l’ouverture du secteur du transport aérien et maritime au privé «n’est pas encore prêt».

Autrement dit, il est fort probable qu’un projet de loi le rende effectif  dans les prochains mois conformément au plan d’action du gouvernement.

Quoi qu’il en soit, l’engagement  du Premier ministre sur le maintien des entreprises publiques stratégiques dans le giron étatique est de nature à rassurer certains milieux politiques notamment le parti des travailleurs qui met en garde à tout bout de champ contre le «virage libéral du gouvernement», pointant sa volonté de céder aux «oligarques».

C’est donc une mise au point d’Ahmed Ouyahia en plein polémique sur la «faillite» de l’Etat et sa décision de recourir à la planche à billets pour financier le grave déficit budgétaire. Cela suffira t-il à éteindre le feu des critiques ? Pas sûr d’autant que plusieurs experts estiment que le système financier algérien est obsolète et qu’il va falloir ouvrir les capitaux des banques publiques pour les rendre concurrentielles sur la place et les transformer non pas en frein mais en moteur de l’investissement.



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