La télévision nationale, encollaboration avec l’ANIE et l’ARAV a tentédans la soirée du vendredi et en prime d’organiser un débat entre les cinqcandidats, dans le but de donner un peu de relief et de densité à la campagne électorale, sommetoute ennuyeuse à en mourir.
Si l’initiative en elle-même estbonne, le résultat, à l’arrivée, n’y est pas du tout où presque, car en fait dedébat nous avons juste assisté à un showmédiatique singulier qui ressemble à une grande interrogation orale très scolaire de cinq candidats face à quatrejournalistes -examinateurs-, eux-mêmes incapables de poser la même question sans se référer à leur feuille.
Tous les ingrédients qui font laspécificité de ce concept médiatique, son attractivité, son charme, n’étaientpas au rendez-vous du centreinternational de presse Abdelaif Rahal, avec des candidats devant leurs pupitre, dans une posture rigide,répondant à la même question sur un ton monocorde.
Pas d’échanges contradictoiresentre les cinq candidats, qui n’ont même pas osé s’échanger des regards etencore moins des petits sourires, secontentant d’être là devant leurs pupitres en face de quatre journalistes représentantsla télévision nationale, la radio, la presse écrite, qui lisent la questionparfois plus longue que la réponse elle-même.
« On a vu cinq candidats répondre,comme des automates, aux mêmes questions posées par desjournalistes examinateurs, comme s’il s’agissait d’un examen oral », ironise un professeur en journalisme invité sur le plateaud’Ennahar TV qui a diffusé elle aussi le débat.
Face àla redondance des questions et des réponses débitées dans un ton très convenu, l’ambiance a vite sombré dans une sorte delangueur monotone visible sur les visages des personnes invitées.
Juste à la fin de l’émission,c’est l’emballement sur les réseaux sociaux où l’on ironise sur des« candidats qui récitent leur leçon devant la maitresse », selon un post sur facebook.
« Le débat organisé dernièrementpar la télévision tunisienne est de bien meilleur niveau sur le plan émotionnel et intellectuel", résume pour sa part Said qui n’a pas résisté au désir de comparaisonavec notre voisin de l’Est.
Et quand la forme n’y était pas , le fond ne pouvait que malheureusement être à l’avenant, car les cinq candidats, contraints de répondre en deux minutes àdes questions importantes, n’ont pas eu le temps de développer leurs propos.
Leurs réponses sont unmélange de constats, de généralités, d’incantations,débités sans flamme, sans nerf, sans prises de becs qui font le charme de cetype de concept médiatique qui ne s’improvise pas du jour au lendemain.
L’ENTV a tenté de se hisser àce qui est entrain de se généraliser dans le monde des médias, en périodeélectorale, mais pour une première, on peut dire, en restant sur le registrescolaire « résultats médiocres, peu mieux faire ».