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Pour cause de manque de recettes, le journal L’EXPRESSION ne versera pas les salaires du mois de mai à ses employés

03-06-2020 10:34 

Les personnels du journal L’Expression viennent d’être informés par leur direction, qu’ils ne percevront pas leurs salaires du mois de mai.

Dans un message qui leur a adressé aujourd’hui mercredi, leur directeur, Ahmed Fattani leur a justifié sa décision par la situation financière de l’entreprise qui aurait été impactée par la crise sanitaire.

«En raison de la situation financière du journal, fortement impactée par la crise sanitaire, se traduisant par des recettes suffisant à peine à régler la facture de l’imprimerie, l’entreprise n’est pas en mesure de verser les salaires du mois de mai 2020», lit-on dans ce message consulté par Algérie1.

La direction du journal précise que cette décision «vaut pour tout le personnel du journal, sans exception», expliquant que «la survie de l’entreprise dépend de l’effort que devra fournir chaque employé». L’objectif de cette mesure «difficile» est, lit-on encore, « de redresser les finances de l’entreprise».

Et d’ajouter : «Le directeur du publication espère que chacun de nous comprenne l’importance du moment. Des signes de normalisation de la situation financière commencent à peine se faire jour. Il y a espoir que le redressement des recettes se confirme avec le temps». Et si cette amélioration se concrétise, la direction du journal promet que  «pour les prochains mois, les salaires seront versés normalement».

Elle leur précise par ailleurs que «ce sacrifice que demande l’entreprise aux employés n’est pas une injonction. Les employés sont libres d’accepter ou de refuser la proposition de suspension des salaires du mois de mai 2020». Pour autant, la direction de l’Expression, tient à mettre en garde ses employés qui n’accepteront pas la décision qu’ils vont percevoir leur salaire du mois de mai normalement  mais sera accompagné d’un solde de tout compte ; c'est-à-dire d’une rupture de la relation de travail. 

 «De fait, ceux qui n’adhèrent pas à cette démarche recevront leurs salaires et leur solde de tout compte et ne feront plus partie de l’entreprise» lit-on effet. 

Le journal L’expression n’est pas la seule entreprise médiatique à faire face à la crise financière. Mardi, la chaine de télévision Numidia TV appartenant à l’homme d’affaire Tahkout Mahiédine, emprisonné dans le cadre des affaires de corruption, a été contrainte de cesser d’émettre, faute de moyens financiers.  

Plus d’une centaine de travailleurs entre journalistes et techniciens se retrouvent ainsi au chômage, alors que dans le même temps les salariés du groupe Media Temps, de l’autre homme d’affaire Ali Haddad, également en prison, sont eux aussi sans salaires depuis dix mois. 

Le secteur de la presse, qui vit une véritable crise de modèle, largement attisé par la pandémie du Coronavirus, est en train de vivre ses pires moments, qui appellent inévitablement à une remise à plat . 



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