Un communiqué de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel a été rendu public, suite au rassemblement de soutien à l'écrivain Rachid Boudjedra, victime d'un véritable traquenard. L'ARAV dit avoir reçu l'écrivian pour lui exprimer son soutien.
Selon ce communiqué, le Conseil l'ARAV s'est réuni pour dénoncer ce qui est qualifié de "comportment incompatible avec les principes de la déontologie". Enfin, l'instance rappelle avoir mis en garde, la veille du Ramadhan, les chaînes privées contre ce genre de pratique invitant à la necessité du respect du citoyen et de sa dignité.
Par ailleurs, dans une déclaration à l'APS, Zouaoui Benhamadi, président de l'ARAV a souligné l'urgence de "parachever l'aspect disciplinaire et réglementaire" du champ audiovisuel pour en assurer la bonne organisation afin d'éviter "des dépassements" constatés notamment durant le mois sacré du Ramadhan.
Il a estimé qu'avec l'application rigoureuse de la réglementation "on peut aller vite dans la régularisation des chaînes privées (qui sont de droit étranger), après, bien sûr, leur mise en conformité avec le cahier des charges".
"Avec un nouveau gouvernement et un nouveau ministre de la Communication, on va avancer sérieusement sur le dossier de la réglementation du champ audiovisuel", dit -il, en pointant du doigt, notamment les programmes des caméras cachées, qui, sous couvert de divertissement, montrent des séquences dont "la brutalité et la vulgarité" sont une "insulte à la dignité humaine".
Cependant, le patron de l'ARAV donne l'impression de se soustraire à l'obligation d'assumer pléinement ses obligations en tant qu'instance d'arbitrage, recommandant aux victimes de "se plaindre et de faire pression sur ces chaînes en ayant recours à la justice;"
l'ARAV pouvait intervenir notamment quand elle constate un "dépassement grave", touchant notamment aux symboles de l'Etat. Façon de dire que s'agissant de l'atteinte à la dignité du citoyen, ce n'est pas son affaire.
Commentant, en revanche, les contenus de ces caméras, objet de la discorde, Zouaoui Benhmadi affirme que "Nous sommes abasourdis par tant de légèreté dans certains programmes" et appelle à la nécessité "d'entreprendre une réflexion pour la construction du paysage audiovisuel national".
Le président de l'ARAV a relevé que ces chaînes privées existaient sans cahier des charges précis propres à elles, tout en estimant que celles-ci sont un "élément valorisant" dans le champ audiovisuel national et qu'il "ne convient pas de les supprimer ou de les stigmatiser".