Abdelmadjid Tebboune a-t-il commisun pas de clerc en faisant preuve samedi, à l’inauguration de l’Ecole supérieurede la CNAS, d’un manque de tact à l’égard d’Ali Haddad ?
En tous cas, du côté du FCE et l’UGTA(dont les deux chefs avaient ostensiblement quitté la cérémonie), le geste estainsi entendu. Et la riposte n’a pas trop tardé. Presque du tac au tac ! Etc’est du lourd !
En effet, pas moins de huitorganisations patronales et l’UGTA ont « improvisé » une réunion à l’hôtelAurassi mardi pour dénoncer « le traitement réservé au président du FCE,Monsieur Ali Haddad (en majuscule dans le texte), le samedi 15 juillet à l’InstitutSupérieure de la Sécurité Sociale »
« Lessignataires du Pacte national économique et social de croissance, UGTA, FCE,CNPA, CIPA, CAP, UNI, CGP-BTPH, AGEA, expriment leur vive préoccupation aprèsle traitement réservé au président du FCE, Monsieur Ali Haddad, le samedi 15juillet 2017 à l’Institut supérieur de la Sécurité sociale », lit-on dans le communiquédont la tonalité, pour le moins, tranche avec le style policé et onctueux qui caractérisegénéralement la communication entre le gouvernement et ses deux partenaires.
C’est que ces organisations ne se sont pas contentéesd’exprimer leur mauvaise humeur, par solidarité à Ali Haddad et tourner la page ;au contraire, elles ont mis en relief les conséquences du geste de Tebboune.
« La sagesse et la sérénité nous commandent dene pas y voir, pour l’instant, un coup de canif au consensus douloureusementconstruit et qui porte, par le geste de Monsieur le Premier ministre,indéniablement préjudice à l’esprit et la lettre du Pacte national économiqueet social de croissance, moment fondamental de la consécration de la culture dudialogue social entre le gouvernement et ses partenaires sociaux », écriventencore les signataires du communiqué.
Et ce n’est pas fini, car ils ontaussi mis en porte à faux le Premier ministre avec le président Bouteflika en affirmantque « ce dialogue,fruit de la confiance entre tous les partenaires, initié et porté par sonExcellence Monsieur le président de la République, vient d’être entaché par unacte difficilement admissible »
Ce communiqué, dont les mots sontpesés au trébuchet, sonne comme une sorte de tir de sommation contre Tebboune dontles intentions déclarées de mettre de l’ordre dans le fonctionnement de l’économie,en cherchant à stopper l’hémorragie, dérangent visiblement.
Sauf que pour les besoins de sonprojet de dialogue social, il ne saurait s’aliéner le soutient de ces deux partenairesmaison, vu que l’opposition et les syndicats autonomes donnent l’impression d’yaller à cloche- pied.