L'ancien chef de la diplomatie, Ahmed Taleb Ibrahimi a appelé à l'application des articles 7 et 8 de la Constitution pour la sortie de crise que traverse l'Algérie depuis le 22 février.
"La solution efficace à mon sens, est de réunir les fondements des articles 7 et 8 de la Constitution, en fonction des interprétations disponibles, et ce, en considérant que le soulèvement populaire est un référendum sans ambages, et quelques articles procéduraux qui permettront de transmettre le pouvoir par voie constitutionnelle", écrit-il dans une lettre "A la jeunesse du Hirak, préserver la dynamique du changement" publiée mercredi sur les colonnes du quotidien ElWatan.
Il estime que "l’institution militaire est connue pour sa discipline et son attachement à éviter toute intervention directe dans les affaires publiques, mais en cette conjoncture spéciale, elle doit écouter les propositions des élites et des sages". Et qu'elle (armée) "ne doit pas constituer un soutien à des institutions qui ne bénéficient pas d’un consentement populaire même si elles se trouvent dans un état constitutionnel stable prévu pour les situations normales et non exceptionnelles comme celle que nous traversons actuellement".
Expliquant les raisons de sa non participation aux manifestations populaires, Ahmed Taleb Ibrahimi reconnait "j'ai atteint un âge avancé qui a supprimé toute ambition en moi. Je n’ai plus la jeunesse qui me donnera la force de prendre part à vos marches … »
Décrivant la situation actuelle comme une impasse, du fait de "l'entêtement du pouvoir et et de l'intransigeance du Hirak" , il recommande à l’institution militaire d'être "attentive aux propositions des élites et des sages du pays".
Partisan du primat de la légitimité politique sur la légitimité formelle, il juge que la constitution actuelle ne correspond plus à la situation, dès lors qu'elle était conçue dans un esprit de confiscation du pouvoir.