Abdelmadjid Menasra, ex- ministreet président du Front du Changement, un parti en voie de dissolution, a reconnusamedi avoir ferraillé pour le retour du MSP dans le giron du gouvernement. Fair-play, il dit néanmoins "accepter et respecter" la décision duMadjliss Echoura, ajoutant qu’il préfère « la réunification du parti à laparticipation au gouvernement »
Le choix du non-participation augouvernement, plébiscité par l’écrasante majorité de l’instance consultative duparti, traduit, selon lui la volonté de la base militante du MSP.
Menasra, qui s’exprimait ce matinsur le plateau d’En Nahar TV, a parlé du prochain congrès de la réunification avec le MSP , prévu juste après le Ramadhan et faitsavoir que l’objectif est « de construire un grand mouvement politique »selon le vœu de Cheikh Mahfoudh Nahnah, fondateur de Hamas, puis MSP, un partiauquel il appartenait lui-même avant d’être « exfiltré » pourlancer le FC, qui s’avère être aujourd’hui une coquille vide.
Abdelmadjid Menasra admetque dans le passé « Cheikh Mahfoudh Nahnaha avait accepté de sacrifier les intérêtsdu parti pour ceux de l’Algérie, car la situation de l’époque l’imposait, onavait accepté à l’époque la participation malgré le terrorisme, malgré la fraude. »
Pour expliquer la décision prisevendredi, qui marque une rupture par rapport aux positions traditionnelles du part,il note qu’au sein des instances dirigeantes du parti « la structurelle intellectuellea fondamentalement changé, une nouvelle génération de militants est arrivée, de l’ancien Madjliss il reste à peine 10%. »
Menasra redoute-t-il des représaillescontre le MSP, après sa décision de rejeter l’offre du gouvernement. Il le ditpas de façon subliminale en appelant au respect du choix fait, ajoutant que « lanon- participation au gouvernement ne signifie pas que nous sommes contre l’Etatalgérien. »
Revenant au projet de réunification,il précisera d’emblée que son objectif n’est pas de briguer la présidence dufutur parti dont la direction sera choisie par le congrès de refondation.
Il ne sait rien non plus des intentions de Makri,indiquant avoir souvent avec lui des « divergences d’opinion sur l’évaluationdes situations, mais jamais des oppositions. » A la question de savoir son point de vue surune éventuelle entrée de Abou Djara dans le gouvernement, il répond, laconique, que celui-ci s’exposerait à une exclusion.