Louisa Hanoune était ce matin l’invitée politique de la radio chaîne3,pour évoquer les préparatifs des élections du 23 novembre par son parti, quisera au rendez-vous avec environ 600 listes au niveau des communes et une vingtaineau niveau des wilayas.
La patronne du PT s’est félicité du fait que son parti n’ait pas connu de vagues particulières au moment de la phasede constitution des candidatures en expliquant que les listes étaient du ressort de la directionnationale qui a choisi en fonction de critères objectifs.
« Nous n’avons pas accepté de chantage de la part des candidatsqui ont exigé d’être tête de liste, il y en a eu une dizaine, on leur a demandéde venir récupérer leurs dossier», enchaine-t-elle en expliquant que la majoritéde ces candidats sont des «militants de conviction qui viennent pour servirla collectivité et non pour se servir, comme c’est le cas malheureusement dansd’autres parti, notamment de la majorité gouvernementale et ses satellites».
Louisa Hanoune a posé également un problème relatif au seuil des 4% fixéspar la loi électorale, considérant qu’il s’agit d’une véritable quadrature decercle. «Dans une commune où il y a à peine 1500 habitants et plusieurs partis candidats qui doivent passerpar la case des parrainages des citoyens, c’est tout simplement impossible d’autantque le citoyen ne peut donner sa signature qu’à un seul candidat », relève,à juste titre la patronne du PT qui demande tout simplement l’abolition decette disposition qui selon elle «vise surtout à favoriser les partis dupouvoir."
Mais par- delà la préparation des élections et la cuisine liée aux candidatures,Louisa Hanoune a également parlé politique en estimant que la participation deson parti à ces élections est stratégique, dès lors que le pays est «confrontéà des défis économiques, politiques et sécuritaires, dans un contexte régionale porteurde menaces».
Mais l’invitée de la radio a été particulièrement prolixe et sanslangue de bois s’agissant de l’effraction de l’argent sale dans le politique. Ellen’y va pas du dos de la cuillère : «Nous avons atteint le summum de ladécomposition avec ces candidats qui achètent des places sur les listes électorales.Ces candidats qui mettent autant d’argent, ce n’est certainement pas pourservir la collectivité, mais pour servir leurs intérêts ou de leurs parrainspolitiques et financiers», dénonce-t-elle.
Louisa Hanoune évoque aussi les candidats qui sont reconduits, voire placésen tête des listes alors qu’ils trainent des casseroles judicaires ou carrémentéclaboussés par des scandales.
D’où son inquiétude de voir les électeurs bouder carrément les urnesle 23 novembre «La participation risque d’être inférieure à celle des législativesdu 4 mai dernier, car ces phénomènes (argent sale et candidats ayant eu mailleà partir avec la Justice) sont des facteurs de défiance du citoyen à l’égarddes consultations électorales ».
Elle soulève également l’absence de pouvoirs réels des élus locaux,qui sont placés sous la tutelle du wali pour les élus APW et du chef de Dairapour les élus APC.
«Il faut que les élus du peuple retrouvent leurs prérogatives et seréapproprient la décision actuellement confisquée par l’exécutif au niveau des wilayaset des communes », argumente la patronne du PT qui en appelle à «assoirune démocratie de proximité.»
Au plan, économique, elle estime que le gouvernement va bien pratiquerune politique d’austérité, récusant la formule «rationalisation des dépenses»,qui est selon elle un euphémisme.
Et de citer dans la loi de finances des dispositions qui traduisentbien cette austérité ; comme l’augmentation des prix du carburant et sonimpact sur les agriculteurs, la planche à billets. En revanche, elle sefélicite de l’augmentation du budget d’équipement et de l’instauration de l’impôtsur la fortune, tout en restant assez sceptique quant à son application, vu ladifficulté à définir les critères et surtout l’absence de statiques pour savoirqui doit payer et qui ne doit pas payer.