C’est devenu une seconde nature pour la patronne du partides travailleurs. A l’approche de chaque échéance électorale elle brandit lacarte usée jusqu’a la corde de la menace qui pèserait sur la souveraineténationale. Depuis l’élection présidentielle de 2004, elle n’a jamais failli àce qui fait l’alpha et l’oméga decampagne électorale de son parti faute de pouvoir trouver d’autres thèmes plusmobilisateurs et plus terre-à terre. A chaque scrutin, elle appelle lesalgériens à voter pour sauver le pays et mettre en échec des prétendus plans impérialistes visant à détruire notre pays. Et cela dure depuis plus de quinzeans…
Ce vendredi elle n’a pas dérogé àce discours catastrophique digne de l’alarmisme de l’extrême gauche. Ainsi,la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoune a haranguéles jeunes algériens qu’elle a invité àse «mobiliser» pour «faire échec auxcampagnes impérialistes» qui menacent la sécurité et la stabilité du pays.
Devant le 2ème congrèsde l'organisation de son parti baptisé «jeunes pour la révolution» (appréciezcette terrible appellation !), Louiza Hanoune soutient que les jeunesdoivent rallier «la large mobilisation visant à défendre l'Etat algérien etfaire échec à toutes les campagnes impérialistes qui menacent sa sécurité, sastabilité et sa souveraineté». Rien que ça !
Mme Hanoune n’a pas jugé utiled‘expliquer aux jeunes qui l’écoutaient comment pourront-ils faire échec concrètementà ces campagnes impérialistes. Si c’est en participant massivement auxprochaines élections législatives, la pasionaria sait très bien que les jeuneset plus généralement les algériens ont divorcé avec les élections. Les taux departicipation aux précédents scrutins, qui ne dépassaient pas les 50 %, en sontla meilleure illustration.
Vieille recette électorale
Pour autant, la cheftaine duPT ne s’est pas empêchée de tomber àbras raccourcis sur le gouvernement qui est censé incarner l’Etat algérienqu’elle veut protéger en ces temps d’incertitudes.
Louiza Hanoune a ainsi pointé lapolitique d'austérité du gouvernement qui d’après elle, «entraînera le reculdes recrutements, la hausse du taux de chômage et la baisse du pouvoir d'achatdu citoyen». N’est ce pas là une façon subtile justement d’inviter lesjeunes à se rebeller contre le gouvernement et produire ainsi l’effet inversede ce qu’elle prêche ? Louiza Hanoune est revenue tout de suite à demeilleurs sentiments quand il s’est agit de défendre son «amie» NouriaBenghebrit dans le sillage de la décision de prolonger les vacances d’hiver auxélèves.
«Nous saluons la décision du ministère de l'Educationnationale de prolonger les vacances d'hiver, parce que cette démarche éviteraque la grogne des élèves soit exploitée à d'autres fins» commente Louiza Hanoune. Sauf quela décision n’a pas été prise par la ministre de l’éducation mais par le Premierministre.
Cela ne change rien à la stratégie électorale immuable duparti des travailleurs qui consiste à dramatiser à outrance les dangers quipèseraient sur le pays comme si l’on s’apprête à raser l’Algérie de la carte. En Trotskystepragmatique LouisaHanoune excelle dans cet exercice qui lui a valu autrefois de bons quotas auxassemblées élues. Il n’est pas sûr que cela réussisse cette fois après sessorties des rangs avec le groupe des «19-4».