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Loi sur les hydrocarbures et gaz de schiste : Ouyahia fait le service après-vente

05-10-2017 15:15  N. S

Lors de son déplacement dimanche aupôle pétrochimique d’Arzew, pour présider la cérémonie d’inauguration de deux nouveauxméthaniers acquis par la filiale Hyproc Schiping Comapany Ahmed Ouyahia avaitfait deux annonces choc.

Devant les autorités locales, ila brutalement déclaré que la loi sur les hydrocarbures serait révisée pour larendre « plus attractive » et que la piste du gaz de schisteabandonnée en 2015 face à la bronca des populations du sud serait relancée.

« Attirer les investisseurs » :tel est l’argument d’Ahmed Ouyahia pour faire passer la pilule, considérant qu’ « ilest indispensable de réviser cette loi en tenant compte des partiescontractuelles ».  Mais de préciserque « le pétrole   demeurera la locomotive de l’économienationale. »

A propos du gaz de schiste, il aindiqué en substance « Nous avons des capacités dans ce domaines »,ajoutant que l’exploitation de cette énergie «ne signifie ni l’ouverturede la porte de l’enfer, ni aller à l’aventure. Bien au contraire, elle vagarantir la poursuite de la promotion des revenus nationaux dans le domaine del’énergie. »

Il n’en fallait pas tant pourentendre s’élever des cris d’orfraie aussi bien de la part des partis d’oppositionque des experts pour dénoncer les deux annonces perçues comme autant dechiffons rouges, dans une conjoncture minée.

Louisa Hanoune est la première àmonter au front pour mettre en garde contre la tentation de toucher à la loisur les hydrocarbures, surtout cette vache sacrée qu’est la régle 51/ 49relative aux IDE dans les domaines des hydrocarbures.

D’autres partis ‘’souverainistes" viendront s’engouffrer dans la brêche pour apporter de l’eau au moulin de lapatronne du PT qui revêt pour l’occasion l’habit de défenseur patenté desintérêts du pays face aux velléités de «bradage» aux intérêts capitalistes.

S’agissant du gaz de schiste,experts, hommes politiques et même des membres du fameux « Comité des 22 »de Ouargla qui avait orchestré la révolte des populations du Sud, ont mis en gardesur le risque environnemental sur la nappe albienne du fait de la fracturation hydrauliquede la  roche.  

Histoire de dégonfler la polémiquequi est en train de monter en puissance et de couper l’herbe sous les pieds de ceuxqui sont vent debout contre ses deux annonces, Ahmed Ouyahia s’est retouvé dansl’obligation de faire aujourd’hui du service après-vente pour clarifier lesintentions du gouvernement.

Deux communiqués publiés successivementsur le site officiel du Gouvernement sont venues replacer les choses dans leur véritable cadre, précisant que, s’agissant deloi sur les hydrocarbures, « cette révision ne portera sur aucune questionde souveraineté, y compris la régle 51/49. »  

Quant au gaz de schiste, leChef du Gouvernement assure que «rien ne sera entrepris en mettant endanger la santé des algériens », mais que pour autant «rien n’empêchera l’Algéried’exploiter ses richesses aux profits des Algériens».

Ces deux communiqués ne portentpas la signature d’Ahmed Ouyahia, mais ils sont bien de son cru, car étant seulhabilité à apporter ce genre de clarifications.

En fait, ces deux communiquéssont à mettre en corrélation avec ses propos devant les parlementaires, faisant des annonces chocdevant les députés avant de mettre un peu plus de nuance et de rondeur devantles sénateurs.

Un style de communication enapparence contradictoire chez Ouyahia, qui consiste à donner la giffle avant depasser la caresse.       



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