Le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, a plaidé hier devant le Conseil de sécurité pour une solution " opérationnelle et pratique" basée sur un cessez-le-feu, la libre volonté des libyens et la légalité internationale.
S’exprimant au cours d’une visioconférence ministérielle du Conseil du sécurité, le ministre a déclaré que l’heure est venue pour "extirper les causes" de cette " situation interminable et inacceptable".
Mais au lieu de revenir sur les causes de ce conflit"nous devons plutôt travailler, de préférence, ensemble sur une solution opérationnelle et pratique, basée sur un cessez-le-feu, la libre volonté des Libyens et la légalité internationale", a soutenu Sabri Boukadoum.
Il a expliqué que l'approche algérienne "massivement acceptée par tous les Libyens", est basée sur trois éléments à savoir un cessez-le-feu immédiat,désescalade dans tous les domaines, y compris sur les questions relatives à l’énergie et à la répartition des sources de richesse.
L'autre élément consiste à aider les représentants libyens à retourner à la table des négociations.
Le ministre a aussi indiqué que l’Algérie soutenait les conclusions de la conférence de Berlin et qu’elle "participera résolument à toutes les pistes du suivi" sur lesquelles devraient s’engager toutes les parties, pas seulement libyennes.
Il a ajouté que l’Algérie"appuyait tous les efforts sincères"favorisant la paix, la cohésion et la reconstruction , en s'engageant à aider les libyens à sortir de la situation de crise dans laquelle ils sesont enfoncées parfois" pas par choix "
"Permettez-moi de le dire le plus clairement possible : l'Algérie n'est pas en position de laisser la Libye se diriger vers un avenir inconnu (...) La sécurité de tous les Etats voisins, parmi eux l'Algérie, dépend de la paix, de la sécurité et de l'intégrité territoriale de la Libye", a -t-il expliqué devant le Conseil.Et d'enchaîner:"nul ne doit ignorer que nos liens familiaux profondément enracinés, notre histoire et avenir communs imposent naturellement notre"position".
Mais pour mettre fin aux hostilités il faut une solution politique et non "militaire", a insisté le chef de la diplomatie algérienne.
Pour autant il a relevé qu’il n’y aura de solution politique si des forces externes continuent de s’affronter en raison du non-respect de l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité.
Il a précisé que la communauté internationale disposait de l’instrument lui permettant de venir à bout de cette crise, citant en cela les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité, les conclusions de la conférence de Berlin, l’engagement des pays voisins, et la volonté déclarée des deux parties libyennes et celle des parties prenantes internationales.
"Au moment où la désignation d’un nouvel émissaire en Libye se fait attendre en raison d’une obstruction au niveau du Conseil de sécurité, le ministre a soutenu que cette nomination constituera un signal très positif à la reprise prévue."Nous espérons que le SG de l’ONU aura enfin son mot à dire sur la désignation d'un représentant spécial, et avec notre soutien et le soutien de la communauté internationale, et celle des Etats voisins, ce sera une étape très facile, un bon signal pour la reprise tant attendu ", a déclaré M. Boukadoum.
Le ministre a mis en exergue l’importance de la contribution de l’Union africaine au règlement du conflit ainsi que celle de la prochaine conférence interlibyenne qui devrait aider de manière inclusive tous les Libyens, tribus et régions, à décider de l’avenir de leur pays.
C’est les libyens et"seuls les libyens" qui vont définir le contour, "sans plus d'interférences, de débordement d'armes et de mercenaires", a encore insisté le ministre, regrettant que "ce n’est pas encore le cas aujourd’hui".
"La solution que nous voulons promouvoir et qui semble être acceptée par tous les Libyens dans leurs divergences, préservera certainement à l'avenir l'intérêt légitime de toutes les parties prenantes" concernées en Libye."C'est à nous d'envoyer un message d'espoir au peuple libyen ", a conclu M.Boukadoum.