Le deux quotidiens francophonesEl Watan et Liberté ont annoncé jeudi en « une » la décision prise enconcertation par leurs directions respectives d’augmenter le prix du journalqui passera à partir de samedi de 20 à 30 dinars, soit une augmentationde 50% du prix.

La décision « n’a pas été prise de gaité de cœur »,se désole presque la Direction de Liberté qui évoque une conjugaison de facteurséconomiques pour expliquer au lecteur qui doit désormais payer plus cher sonjournal.  

Liberté met en relief « laflambée des coûts de fabrication (…) la forte baisse des chiffres d’affaires desdeux quotidiens, suite à l’effondrement de la publicité, la diminution des tirages et l’augmentation descharges globales. »

La loi de finance 2017  est un autre facteur aggravant des difficultésfinancières de la presse, de façon générale, en raison de l’augmentation de laTVA. « Alors que partout dans le monde, les médias bénéficient de tauxréduits en matière de TVA, en raison du rôle que joue la presse dans la viedémocratique, chez nous ces taux sont revus à la hausse », font valoir lesresponsables des deux journaux.

Si ces deux journaux escomptent rééquilibrer leursfinances, à travers cette décision de passer à 30 dinars, en comptant sur la « compréhension »de leurs lecteurs, d’autres journaux ont carrément disparu des étals, faute depublicité.

Par ailleurs, des plans sociaux sont annoncés dans plusieurs médias nationaux , notammentdans les télévisions privées, confrontées au tarissement de la source publicitaire.

Mais au-delà du cas algérien, qui a certes ses spécificités, la crise de la presseest mondiale.

Elle s’explique, selon les spécialistes, par la révolutionnumérique qui a provoqué un profond chamboulement dans le paysage médiatique . Ce qui impose à la presse,notamment écrite, de repenser son rôle, de se réinventer une existence dans la sphèremédiatique, sous peine de disparition inéluctable.

Les cas des grands journauxcomme le New York Times qui ont  abandonnéla version papier et le passage au numérique dans une quête d’un modèle plusrentable, est à méditer.