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Législatives : le FLN en proie aux répliques d’après listes

07-03-2017 17:48  N. S

Dans tout processus électoral, la confection des listes électorales est une redoutable épreuve pour les partis politiques qui n’en sortent jamais indemnes. Quand il s’agit de gérer des égos, d’arbitrer les ambitions le jeu est loin d’être chose aisée. Le secrétaire général du FLN qualifie à juste titre la commission des candidatures de « commission de la mort », en référence au « groupe de la mort » dans le tirage au sort des compétitions sportives.

Comble de la boutade, c’est bien au FLN que la confection des listes semble avoir provoqué une désapprobation massive et violente. C’est du moins les échos qui viennent d’un peu partout pour dénoncer les choix de la commission nationale, accusée de « n’avoir pas pris rigoureusement en compte les critères qui ont été officiellement définis », à savoir notamment les années de militantisme, la compétence et le rajeunissement.

Colère et consternation à Alger

C’est surtout la candidature de Sid Ahmed Ferroukhi à la tête de la liste d’Alger qui cristallise la colère. Pour une surprise c’en est une car l’ex-ministre de l’agriculture, débarqué du gouvernement, n’est pas connu pour son assiduité militante. A moins que la décision de le parachuter à la tête de la liste d’Alger soit une manière de le réhabiliter de l’offense que lui avait infligée Amar Saâdani qui l’avait traité de « ministre incompétent ».

Pareil pour Tahar Khaoua, ex-chef de groupe parlementaire, ex ministre des relations avec le parlement, deuxième de la liste, qui n'a jamais résidé ni milité dans la capitale, se trouve lui aussi rejeté par les militants d'Alger qui ne veulent pas de lui. Ces derniers, contestant ce parachutage, rappellent que Khaoua avait même été rejeté par ses pairs députés du FLN qui lui avaient interdit l'accès à l'hémicycle. Ces même militants se demandent comment Tahar Khaoua fera pour faire sa campagne à Alger alors qu'il est un parfait inconnu des habitants.

Grogne dans les wilayas

La grogne post listes électorales s’est répandue comme une trainée de poudre dans quasiment toutes les wilayas. Guelma, Souk Ahras, Batna, Constantine et Chlef, Bélabés, Mascara et même dans l’émigration, on entend ces cris d’orfraie. Des rassemblements sont organisés au niveau de certaines Mouhafadhas et kasmas dont certaines ont fait l’objet d’attaques. « Ould Abbas a saboté la directive du président, il a raté l’occasion de réparer les dégâts occasionnés par Saâdani », a réagi Abderrahmane Belyat, tête de gondole de la fronde. 

Les hommes d'affaires maintenus

Même ton chez un autre apparatchik du parti Abdelkrim Abada. « Ould Abbas n’a pas tenu ses promesses de réunifier les rangs du parti », renchérit-il. Même par rapport à la promesse de barrer la route aux affairistes, force est de constater que la commission du FLN a fait les choses à moitié. Et pour cause, certaines figures emblématiques du phénomène de l’argent ont été reconduits et en positions éligibles.

Pressions et interventions

A la décharge de la commission nationale du FLN, il faut bien admettre que la partie relève à la fois de la gageure et du cas de conscience, dès lors qu’il s’est agi pour elle de faire un choix sur 6220 dossiers pour 462 candidatures. L’opération est d’autant plus compliquée, cette commission du FLN a été soumise à une grande pression, conséquence des tentatives d’intervention, d’interférence, d’injonctions.

Un membre de cette commission, sous le sceau de l’anonymat nous a avoué que « des hauts responsables, d’anciens ministres, des membres actuels de la direction du parti ont multiplié les appels, les interventions en faveur de leurs proches, leurs enfants, leurs protégés ». Conséquence de ce courroux généralisé : Ould Abbas a dû reporter à samedi la conférence de presse qu’il devait animer aujourd’hui. Sans doute est-il tenté de jouer la montre pour désamorcer la colère.  



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