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Le syndicat national des journalistes dénonce "une atteinte au droit du citoyen à l’information"

28-12-2019 20:07  Mourad Arbani

Le syndicat national des journalistes a vivement réagi au communiqué de la présidence de la république qui posait des conditions à l’exercice de l’information officielle.

Nous publions ci-dessous Intégralement le communiqué  : 

La direction de la presse et de la communication de la présidence de la République  a rendu public, ce samedi 28 décembre 2019, un communiqué qui suscite de réelles et légitimes inquiétudes sur le devenir immédiat de la liberté de la presse en Algérie.

On y lit ainsi que ladite direction «  informe l'ensemble de la presse, supports et plateformes de communication que l'information officielle est rendue public à travers des communiqués de la présidence de la République publiés par l'Agence Algérie presse service (APS) et que toute information rapportée en dehors de ce canal est à classer dans la case de la propagande et la désinformation."

Plus grave encore, la même direction tenait à préciser que ; «  les informations diffusées à travers tout média ou plateforme de communication au titre de scoop ou dans le but de faire accroire à l'opinion publique à une proximité de la source d'information sans respect des lois de la République et des règles de la déontologie leurs auteurs aux peines prévues par les lois de la République".

Cette conception brejnévienne de l’exercice du métier de journaliste que vient de nous asséner la direction de l’information de la présidence n’augure rien de bon et met, dores et déjà en situation de conflit ouvert, la nouvelle équipe aux affaires et la presse dans son ensemble. Une presse que les rédacteurs dudit communiqué semble ignorer qu’elle est largement diversifiée, libre depuis trois décennies, malgré les multiples pressions et les nombreux défis qu’elle avait eu à affronter au cours de ces années difficiles qui l’ont vue assurer sa survie au prix d’incommensurables sacrifices.

L’on ne peut, comme cela, d’une simple décision fut elle prise par la plus haute autorité du pays, changer la nature même du travail du journaliste, qui consiste en une quête permanente de l’information.

C’en est là la raison même d’être de ce métier, et la norme minimale universellement admise, en tout temps et tout lieu, sous réserve du respect des principes élémentaires d’éthique, comme c’est d’ailleurs le cas pour toute autre corporation.

Ne s’en tenir qu’aux communiqués officiels, c’est, en soi pour la presse, les médias en général et aux femmes et hommes des médias donc, un manquement grave à leur noble mission d’informer et une faute éthique et déontologique justement. C’est une atteinte au droit même du citoyen à l’information.

La liberté de la presse et d’expression sont un droit irréversible et le Syndicat national des journalistes tient à le rappeler avec force.



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