Le Président russe Vladimir Poutine a finalement reçu ce mercredi 12 avril, en milieu d'après-midi, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson, arrivé la veille à Moscou. Plus tôt dans la matinée, ce dernier a rencontré son homologue russe Sergueï Lavrov.
En réponse à ce qu'on peut qualifier être une volonté d'apaisement des autorités russes concernant leurs relations avec Washington, distendues ces derniers jours, le secrétaire d'Etat américain a dit souhaiter "un dialogue ouvert, franc et sincère" afin de clarifier davantage les "intérêts et objectif communs" mais aussi les "nettes différences et le faible niveau de confiance" dans l'approche des deux pays sur les grands dossiers de l'heure, en particulier la guerre qui ensanglante la Syrie depuis 6 longues années.
Cette première visite à Moscou d'un haut responsable du gouvernement du président américain Donald Trump intervient quelques jours après le bombardement de l'armée US, le 7 avril dernier, de la base aérienne syrienne de Chaayrate dans la ville de Homs (qui a causé la mort de plusieurs militaires et civils syriens).
Les tirs de pas moins de 59 missiles Tomahawk ont été décidés de manière unilatérale par Washington, sans la moindre caution de l'ONU, en riposte à une présumée attaque chimique, 48 heures plus tôt, sur le village de Khan Cheikhoun, tenu par des terroristes du front al-Nosra (qui a fait 87 morts dont des dizaines d'enfants) une agression chimique imputée par l'Occident au forces armées du Président Bachar El-Assad mais niée vigoureusement par ce dernier et contestée tout aussi vigoureusement par Moscou. Pour que le doute soit levé quant aux véritables commanditaires de cette attaque meurtrière, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a souhaité "l'ouverture d'une enquête internationale impartiale".
Le Président Vladimir Poutine avait, dans un entretien diffusé dans la journée par le Kremlin, et avant même de recevoir Rex Tillerson, réitéré sa position ferme selon laquelle l'armée syrienne n'a pas mené d'attaque au gaz Sarin, la semaine dernière, dans la province d'Idlib et il a assuré que le Président Bachar El -Assad avait respecté sa promesse de détruire son arsenal d'armes chimiques en 2013, sous la supervision de l'ONU.
Il avait auparavant ironisé sur l'attitude américaine qui voudrait rejouer aujourd'hui, et cette fois-ci en Syrie, le scénario de 2003 des fausses preuves concernant les toujours introuvables armes de destruction massive de feu le président irakien Sadam Hussein, un fallacieux prétexte qui a servi au gouvernement US de l'époque, de détruire l'Irak, de déstabiliser encore davantage le Moyen-Orient et d'ouvrir la monstrueuse boîte de Pandore qui a enfanté l'organisation terroriste Daech, nourri des conflits locaux meurtriers à la chaine, et engendré le chaos dans toute la région.(Photo de Lavrov recevant Tillerson).
La Russie a bloqué un projet de résolution américano-franco-britannique sur la Syrie
La Russie a opposé mercredi son veto à une résolution sur la récente attaque chimique en Syrie, lors d'un vote au Conseil de sécurité de l'Onu à New York.
Selon l'ambassadeur russe auprès de l'Onu Vladimir Safronkov, le projet de résolution légitimerait de fait les frappes portées par les Etats-Unis contre la base aérienne syrienne de Shayrat
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait qualifié mercredi de contreproductive la tentative de faire adopter ce projet de résolution qui juge Damas coupable de l'attaque chimique de Khan Cheikhoun, au lieu d'être consacré à l'enquête de cette tragédie.Dix membres du Conseil de sécurité ont voté pour le projet de résolution proposé par le Royaume-Uni, la France et les États-Unis et prévoyant d'inviter le secrétaire général de l'Onu à contribuer à l'enquête sur l'emploi présumé d'armes chimiques en Syrie, y compris à Khan Cheikhoun.
La Bolivie a aussi voté contre. La Chine, l'Ethiopie et le Kazakhstan se sont abstenus pendant le vote.