Algérie 1

Icon Collap
...

Le ministère des affaires étrangères nous écrit à propos de l'article sur "la veille stratégique"

15-12-2016 13:50  La Rédaction

Le ministère des affaires étrangères nous écrit à propos de notre article sur "la veille stratégique" que nous reproduisons intégralement :

Sous le titre: « le MAE en mal de veille stratégique, d’anticipation et de gestion de crises », votre journaliste, Djamil Mesrer s’est saisi d’une information somme toute anodine, en l’occurrence le projet de création d’une nouvelle Direction Générale au sein du Ministère des Affaires Etrangères, pour s’adonner, à un exercice de critique et non pas critique où le subjectif le dispute au mélange des genres.

 

Ainsi, si l’on se fie au raisonnement du signataire de l’article, l’organisation ou la structuration d’un Ministère ou d’une institution donnée est un schéma théorique figé, ne devant faire l’objet d’aucune actualisation, d’aucune mise à niveau ni d’aucune adaptation avec le contexte vécu, les projections souhaitées ou les objectifs recherchés.


Cette lecture, d’un fait de gestion, au demeurant ordinaire et récurrent, dans toutes les institutions et les administrations nationales n’est pas de nature, contrairement à ce que l’article avance, à peser lourd dans les charges du Ministère des Affaires Etrangères lequel, il est utile de le rappeler au passage, participe activement, à l’instar de l’ensemble des institutions de l’Etat à l’effort national de rationalisation des dépenses publiques. 


M. Mesrer- qui a pu à l’évidence disposer du projet de texte portant réaménagement partiel de l’Administration centrale du MAE, censé, il est important de le souligner, « circuler » exclusivement entre les institutions étatiques concernées par le processus de consultations a priori des textes réglementaires proposés à l’adoption conformément à la procédure en vigueur –a persévéré dans son analyse  en  préconisant d’adapter plutôt cet organigramme afin qu’il réponde aux exigences d’une diplomatie économique et commerciale, occultant le fait que la diplomatie économique est au cœur des priorités du Ministère des Affaires Etrangères et que l’organigramme en vigueur n’a pas besoin de ce réaménagement puisqu’il prend déjà pleinement en compte cet impératif à travers l’ensemble de ses structures centrales, et notamment la Direction Générale des Relations Economiques et de la Coopération Internationale dont la mission première est la participation à la promotion de l’économie nationale à travers notamment, la diffusion de l’information économique auprès des opérateurs et des investisseurs étrangers ainsi que le soutien aux entreprises algériennes publiques et privées, dans la promotion de leurs activités à l’étranger. 


Nos postes diplomatiques et consulaires ne sont pas en reste,dans la mesure où la dimension économique est devenue un vecteur essentiel de leurs activités.

L’ensemble de nos ambassades et de nos consulats sont pourvus d’un service économique géré par des diplomates expérimentés qui travaillent d’arrache pied, en coordination avec l’administration centrale et, à travers celle-ci, avec l’ensemble des institutions et des acteurs nationaux pour la promotion des intérêts économiques et commerciaux de l’Algérie à travers le monde.


S’agissant de l’opportunité d’ériger en direction générale la cellule de crise qui existe et qui est opérationnelle depuis quelques années, le Ministère des Affaires Etrangèresn’a pas innové en la matière tant l’adaptation de l’organigramme avec les besoinset les impératifs dictés par le contexte international actuel nous impose de nous mettre au diapason de tous les développements, de tous les risques et crises de tout type susceptibles d’avoir une incidence sur nos intérêts nationaux et  d’assurer une communication appropriée et des actions coordonnées entre les différentes institutions nationales et les partenaires régionaux et internationaux.


Les crises qui ont éclaté à travers le monde ces dernières années montrent, si besoin en était, combien sont aléatoires leurs signes annonciateurs et combien sont complexes les interactions et les facteurs qui sont à l’origine de leur survenance. C’est pourquoi la prospective est devenue une composante essentielle de l’aide à la décision au sein des Institutions étatiques comme des entreprises.

 

La réflexion pour mettre en place les structures adéquates au niveau du MAE en vue de répondre à la nécessité d’une veille stratégique permanente capable de prévenir, lorsque cela est possible, et de réagir de manière rapide, efficace et adaptée à chaque situation est engagée sérieusement depuis longtemps.

 

L’on aurait même accepté volontiers que l’on nous reproche le retard pris dans la mise en place de telles structures, lesquelles existent et sont opérationnelles au niveau du Ministère des Affaires Etrangères de la quasi-totalité des pays européens, des organisations régionales et internationales (ONU – UE - UA) et même de beaucoup de pays arabes, africains et asiatiques, plutôt que de nous blâmer parce que l’on a eu l’ambition de mettre la diplomatie algérienne au niveau des standards internationaux, s’agissant de la problématique de l’anticipation et de la gestion des crise.


Dans cet esprit, cette mise au point qui était nécessaire se veut un effort d’éclairage de vos lecteurs pour les assister à se faire une juste opinion de la question.


Ambassadeur Abdelaziz BENALI CHERIF 

Directeur Général de la Communication, de l’information et de la Documentation, Porte-Parole du Ministère des Affaires Etrangères 



Voir tous les articles de la catégorie "A la une"