Le marché publicitaire algérien qui se chiffre à environ 200 millions de dollars selon les experts fait saliver d’envie de nombreuses entreprises médiatiques dont il est l’oxygène qui les maintient en vie. Mais ce marché est tellement opaque qu’il est difficile de saisir les ressorts de son fonctionnement qui n’obéit pas aux normes internationales basées sur l’audience et l’impact. La frontière est en effet ténue entre le politique et le médiatique. La publicité est ainsi utilisée comme une arme redoutable pour éteindre des voix discordantes qui ne caressent pas dans le sens poil.
Comment fonctionne cet univers impitoyable du fric ? Qui donne la pub ? Selon quels critères ? Ce sont ces questions et d’autres auxquelles se proposent de répondre les 10è Journées de la communication publicitaire, qui s’ouvrent dimanche, et lundi prochains. Ce rendez-vous de professionnels de la publicité et du marketing organisé par RH International Communication à l’hôtel El Aurassi, sous le patronage du Ministre de la communication, est justement un espace ou les professionnels devront partager leurs expériences, leur savoir faire et échanger leurs points de vue avec les experts.
Cette rencontre annuelle permettra d’ouvrir des pistes sur le marché publicitaire et examiner les meilleures voies pour convaincre un consommateur de plus en plus exigeant. Ce dernier ne se contente plus d’acheter ; mais il juge, conseille, commente ou recommande à la fois, puisque lui-même source d’informations et producteur de ces dernières.
«Ce remodelage des tendances habituelles de la consommation impulse un renouveau des pratiques marketing et des figures qui s’y rattachent», explique Rachid Hassas, directeur de RH International citant un expert français.
Ce dernier pense qu’il faudrait favoriser plus les marques que les stars. «Nous n’avons rien contre les stars, mais dans la Pub en tant qu’agent économique, elle permet d’atteindre les objectifs et d’autre part lire les évolutions d’une société».
L’organisateur de l‘événement révèle que près de 4.000 agences de communication opèrent dans le secteur, dont «70 à 82%» géreraient directement le marché publicitaire.
Et contrairement aux idées reçues, l’agence étatique ANEP, accusée à tort d’exercer un monopole, ne gère qu’environ 20% du «gâteau» de la publicité en termes de chiffre d’affaire.
Il faut savoir en effet que les grands marchés de la publicité qui proviennent de des secteurs de l'Automobile, de la téléphonie et de l’Agroalimentaire se trouveraient entre les mains des agences de com' privées qui brassent donc ainsi prés de 80% du marché Publicitaire.