Ils étaient très nombreux à se déplacer jeudi soir à la coupole du complexe olympique Mohamed-Boudiaf pour revoir ou découvrir Idir sur scène, faire la fête et replonger dans un univers musical festif porté par la poésie et belle mélodie.
Billets en main, les fans de l'icône de la chanson kabyle commençaient à se masser à l'entrée de la coupole plusieurs heures avant le début du concert pour assister à cet événement musical qui marque le retour de Idir sur scène après 39 ans d'absence.
Dans la foule, des femmes en robe traditionnelle kabyle et des hommes en burnous blanc ont ainsi tenu à marquer cet évènement musical qui précède de quelques jours la fête de Yennayer, le nouvel an amazigh, célébré en Algérie, officiellement pour la première fois.
Dans l'enceinte et aux abords de la Coupole, la sureté nationale et la protection civile ont déployé un dispositif important, mais discret, pour les deux jours de concert.
En attendant leur idole, les quelques 5000 spectateurs présents ont d'abord assisté à la prestation d'une chorale de jeune filles, avant l'entrée sur scène des 30 musiciens accompagnant le chanteur.
Comme pour annoncer la couleur, Idir, habillé sobrement, coiffé d'un chapeau et guitare en bandoulière, a fait son apparition sur scène sur les airs entraînant de "Yelha Wurar" (la fête est belle), galvanisant un public, parmi lequel de nombreux spectateurs venus en famille.
Accueilli par une standing ovation et des youyous, Idir a fait part de son bonheur "inimaginable" de revenir chanter parmi les siens, après une longue absence.
Aux cris de 'Imazzighen" qui fusaient du public, le chanteur répondait, serein: "nous sommes aussi là pour faire connaître Tamazight et pour le moment tout se passe bien", dans une allusion à l'officialisation de Tamazight et à la récente réhabilitation de Yennayar.
Ne pouvant contenir son émotion, Idir entamait d'une voix tremblante ses chansons, avant de prendre ses aises sur scène et demander à son public de l'accompagner. Jouant juste les premières notes de chacun de ces titres, le chanteur a littéralement fait passer un test de mémoire à son auditoire qui reprenait à l'unisson chacun de ses tubes, à l'instar de "Ayarrache Nnagh" (nos enfants), "Tizi Ouzou" ou encore "Aghrib" .
Les youyous s'élevaient des gradins de la coupole qui se sont illuminés par les flash des téléphones portables particulièrement lorsqu'Idir a entonné "Chfigh" (je me souviens), un texte poétique tout en émotion, repris en chœur dans la salle.
Un peu statique au tout début du spectacle, le public a très vite adhéré aux rythmes du tbel et de bendir, se laissant aller aux déhanchements sur d'autres chansons plus rythmées, près de trois heures durant.
De nombreux spectateurs disent avoir fait le déplacement en famille pour faire découvrir à leurs enfants celui qui a, par ses mélodies, bercé leur jeunesse et que les plus jeunes ne connaissent qu'à travers les disques, la télévision ou Internet.
Idir animera un second concert à guichet fermé vendredi soir à la coupole du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf, avant une grande tournée nationale à partir de mai.