La Russie a menacé de bombarder toutes les cargaisons d’armement envoyés en Ukraine et insisté qu’elle n’est pas du tout prête à suivre l’ordre du jour américain qui veut établir un monde unipolaire.
« Nous avons clairement fait comprendre que tout chargement d’armements qui pourrait venir sur le territoire de l’Ukraine sera pour nous une cible directe», a averti le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov, ce vendredi 18 mars lors d’un entretien accordé à la télévision russe RT.
Selon lui, les Ukrainiens comprennent bien qu’il est absolument exclu de créer une zone d’exclusion aérienne […] et d’autres mesures qui pourraient provoquer une confrontation directe entre l’OTAN et la Russie
M. Lavrov a rappelé que les militaires russes ont découvert des documents de l’état-major ukrainien témoignant du fait que l’Ukraine prévoyait une offensive massive sur les républiques du Donbass, « et la Russie a devancé cette opération qui était planifiée ».
Il est aussi revenu sur les documents qui ont été découverts concernant l’activité de laboratoires chimiques et biologiques sous l’autorité des Etats-Unis.
« Nous savons qu’ils ont fait des expériences avec des infections potentielles qui peuvent être orienté vers des groupes ethniques vivant dans l’Est de l’Ukraine », a-t-il souligné.
Des sanctions sous la pression et le chantage des américains
Concernant les sanctions occidentales, le chef de la diplomatie a expliqué que la Russie est visée au niveau international par environ 5 000 sanctions à titre individuel, « un record » dépassant d’après lui celles prononcées contre la Corée du Nord.
Selon lui, les pays qui les ont adoptées « l’ont fait sous la pression et sous le chantage des Américains, avec des menaces concrètes adressées à des responsables occidentaux, concernant leurs enfants qui font des études, leurs comptes en banque, etc. ».
« Les Etats-Unis veulent un monde unipolaire. Ce ne sera pas un village mondial, ce sera un village américanisé. Peut-être un village où l’on dansera sur la musique du plus fort », a déclaré Sergueï Lavrov, avant d’affirmer que «la Russie n’est pas du tout prête à suivre cet ordre du jour américain ».
Le ministre russe a rappelé les objectifs de l’opération de son pays en Ukraine : «L’objectif de notre opération et d’assurer une sécurité à la population qui a été soumise à des bombardements depuis de nombreuses années, et nous voulons une démilitarisation de l’Ukraine pour qu’aucune menace dirigée vers la Russie n’émane de ce territoire […] Il y aussi un objectif de dénazification, c’est une exigence inconditionnelle […] Nous voulons aussi la suppression de tout texte législatif encourageant les persécutions contre la population russophone qui a fait l’objet de discriminations très fortes en Ukraine».
Selon lui « aucun pays ne peut assurer sa sécurité aux dépens de celle des autres ».
Interrogé sur la censure des médias russes en Europe, le ministre russe a révélé la réponse des autorités françaises lorsque RT et Sputnik ont été interdits au Palais de l’Élysée. « Nous avons attiré l’attention de nos collègues français sur le fait que c’était une infraction aux règles de l’OSCE. Ils ont répondu que le droit de l’information n’était applicable qu’aux médias, et que RT et Sputnik n’était pas des médias mais des instruments de propagande ».
Il a assuré connaître « toutes les astuces utilisées par les pays occidentaux en matière de guerre médiatique ».
« Nous savons très bien qu’il n’y a pas de liberté de la presse. Aux Etats-Unis, il n’y a peut-être que Fox News qui propose un contenu alternatif », a-t-il jugé.
Dans la scène médiatique occidentale, il estime que les médias américains et anglais ont une place dominante, et sont suivis par les médias allemands et francophones. «[Via] TikTok, Washington s’adresse aux enfants, et il est très facile de leur laver le cerveau», a-t-il déploré.