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La contestation persiste dans le nord du Maroc

05-06-2017 07:27  Lila Ghali

Les nombreuses arrestations  parmi les activistes du noyau dur du "hirak" ne faiblissent pas la contestation  populaire dans le nord du Maroc, où l'Etat, après avoir choisi  l'option sécuritaire, voit sa marge de manœuvre se réduire pour désamorcer la  colère, selon la presse.    

Dimanche soir, pour la neuvième nuit consécutive, de nouveaux  rassemblements se sont déroulés dans la ville d'al-Hoceïma et d'autres  localités pour exiger la libération de Nasser Zefzafi, leader emprisonné du  "hirak" ("la mouvance"), le mouvement qui anime la contestation.    

Comme la veille, la police s'était déployée  au cœur du quartier de Sidi Abed (Al-Hoceïma) pour empêcher les habitants de rejoindre le  rassemblement, qui s'est cependant achevé peu avant minuit et sans incident.    

Dans la ville voisine d'Imzouren, autre haut-lieu de la contestation,  quelques centaines de femmes ont participé dans la journée à une marche, rapportent des médias locaux.    

Pour le quotidien marocain, l'Economiste, "un vrai rapport de force s'est installé dans les rues d'Al-Hoceïma".  "Avec d'un côté  des manifestants aux fortes revendications à l'emploi, à la santé, à  l'éducation, et de l'autre les forces de l'ordre". Et des arrestations qui ont  "servi de carburant" aux manifestations.    

Pour rappel, une quarantaine de personnes, dont Nasser Zefazfi et les principaux  activistes du noyau dur du "hirak", ont été interpellées depuis le 26 mai.  

Vingt d'entre elles ont été présentées au parquet à Casablanca et placées en  détention pour, notamment, "tentative d'homicide volontaire, atteinte à la  sécurité intérieure, incitations contre l'intégrité du royaume (...) et autres  crimes", a révélé dimanche l'agence MAP.    

Al-Hoceïma est depuis sept mois l'épicentre d'un mouvement de contestation  revendiquant le développement du Rif, région historiquement frondeuse et  géographiquement enclavée, que les protestataires jugent "marginalisée" par  l'Etat.    

Hormis quelques heurts le week-end dernier à Al-Hoceïma, et ce vendredi à  Imzouren, le mouvement est resté "pacifique", mot d'ordre revenant en boucle  chez les manifestants.    

Alors les sit-in et manifestations de solidarité organisées dans une quinzaine  de villes inquiètent au Maroc et on se demande  "comment éviter l'embrasement ?"



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