La confusion totale régnait dimanche à Ain Salah au sein de la population qui ne sait plus à qui s’en tenir. Ainsi une première manifestation a eu lieu dans la matinée. Entre temps, les membres du  comité des citoyens, qui ont encadré jusque-là la protestation tout en jouant le rôle d’interlocuteur avec les autorités ont décidé de démissionner.

Démission qu’ils justifient  par un manque de « clarté » du discours des autorités. Après l’intervention du Premier ministre mercredi à la télévision, les habitants d’ Ain Salah attendaient l’arrivée d’un émissaire d’Alger pour annoncer la nouvelle du moratoire annoncé.

Point d’émissaire, ce qui a eu pour effet de rallumer la colère des uns alors que d’autres ne désespèrent pas de voir les autorités intervenir. En milieu de journée, le wali de Tamanrasset est arrivé sur place. Ses collaborateurs ont réussi à convaincre la population de désigner des représentants pour le rencontrer à l’hôtel. Une trentaine d’éléments ont pu être dégagés.

Le wali, qui n’est porteur d’aucun message, s’est contenté d’inviter les citoyens à cesser leur mouvement, à permettre à l’administration et aux écoles de reprendre leur fonctionnement normal, après une paralysie qui dure depuis presque un mois.

Au moment où les trente délégués étaient toujours en concertation avec le wali, un autre groupe, opposé à toute discussion, s’est formé devant l’hôtel scandant des slogans hostiles aux autorités tout en menaçant de radicaliser la contestation.

Des échanges assez vifs ont eu lieu entre les représentants des deux groupes, selon des témoins joints par téléphone. La journée s’est achevée par une autre marche mixte à laquelle quelques dizaines d’hommes et de femmes ont pris part, au moment où des rumeurs circulaient sur place à propos du passage d’un convoi de véhicules de la société Haliburton pour creuser de nouveaux puits.

Une telle situation est de nature à dégénérer. D’où la responsabilité des pouvoirs publics d’agir avant qu’il ne soit trop tard, car jouer au pourrissement ou à l’essoufflement du mouvement est tout simplement un pari fou dans un contexte pareil.