Karim Tabbou, qui comparaissaitce matin en appel, au tribunal de Sidi M’hamed, a rejeté globalement et dans ledétail les accusations portées conte lui, notamment l’« atteinte à l’uniténationale ».
« L’unité nationale estquelque chose de sacré pour ma famille. Mes frères et moi avons épousé desfemmes originaires de différentesrégions du pays. Est-il pensable qu’on m’accuse aujourd’hui d’atteinte à l’uniténationale », interroge-t-il sur un ton empreint d’émotion et de gravité.
Et le militant du Hirak de convoquerl’histoire de la révolution, précisément la guerre de libération pour rappelerque son père, handicapé physique « était conduit à la place du villagepar des militaires qui l’ont déshabillé en lui plaçant sur la tête une bouteillede vin pour le tourner en dérision. Et aujourd’hui son fils est devant le jugequi l’accuse de porter atteinte à l’unité nationale », s’étonne-t-il.
« J’ai envie de pleurer à l’idéeque mon fil , quand il sera adulte, apprendra sur le registre de la justiceque son père est condamné pour atteinteà l’unité nationale », insiste encore Karim Tabbou, soutenu par des centaines de citoyens déployés aux alentours du tribunal.
Revenant à ce qu’il pense être lesraisons réelles de sa présence devant le juge, la figure du Hirak explique qu’il« est « accusé en tant que militant et non en tant que citoyenalgérien", ajoutant que « mon arrestation et les poursuites dont je suis l’objets’inscrivent dans un contexte politique global qu’il faut prendre encompte pour comprendre la situation ».
Et Karim Tabbou de rendre unhommage à Hocine Ait Ahmed « école de patriotisme », auprès de qui, dit-il, il avait fait son « apprentissage politique ».