Des amis et compagnons de lutte de Taleb Abderrahmane, guillotiné par l'armée française le 24 avril 1958, ont rendu hommage, samedi à Alger, à l’un des symboles de la Bataille d’Alger, lors d'une cérémonie de recueillement sur sa tombe au carré des Martyrs du cimetière El-Alia.
Lors de cette cérémonie, Nabil Adjouri, un ami de la famille du martyr, a relevé le sacrifice "suprême" consenti par Taleb Abderrahmane au service de l’indépendance de l'Algérie, lequel sacrifice, a-t-il observé, doit être un "exemple" pour la jeunesse algérienne.
"J’espère que beaucoup de jeunes s’inspireront de son parcours", a-t-il dit, allant dans le sens du président de l’Association des "Amis de la rampe Louni-Arezki", Lounis Aït-Aoudia qui espère que la jeunesse "s’imprègne" de cet exemple et qu’elle n’en "oublie jamais" le sens.
Abdelmadjid Azzi, Ahmed Bennai ainsi que Salima Bouaziz, des anciens moudjahidine, des chercheurs en histoire et des intellectuels ont, également, assisté à cet hommage à Taleb Abderrahmane, soulignant le "courage" et "l'abnégation" de celui qui fût surnommé le "chimiste" de la guerre de libération.
Né le 5 mars 1930 à la Casbah d’une famille originaire d’Azzefoun (Tizi-Ouzou), Taleb Abderrahmane était étudiant en chimie à la faculté d’Alger lorsqu’il décida de rejoindre le maquis en 1956. Il avait 28 ans lorsqu’il eût la tête tranchée à l’aube de ce 24 avril 1958.
21 Août 1956 : Le FLN teste à Palm Beach (Alger) la première bombe, invention de Taleb Abderrahmane
En ce jour du 21 Août 1956, le Front de libération nationale (FLN) teste pour la première fois une bombe, invention de l’élève Taleb Abderrahmane à Palm Beach (Alger).
En rendant un vibrant hommage au chahid Taleb Abderrahmane, exécuté par l’armée française le 24 avril 1958, Yacef Saâdi, a témoigné lors d’une cérémonie dédiée par l’association Machaâl Chahid à Taleb Abderrahmane, en 2008, à l’occasion du cinquantenaire de sa disparition lors de laquelle il a rappelé qu’"après l’exécution de Zabana et de Ferradj et suite aux activités de l’organisation appelée La main rouge, avant qu’elle ne devienne OAS, Abane Ramdane avait rendu public un tract dans lequel il avait promis des réponses du FLN à ces actes".
"C’est dans ce contexte que Taleb Abderrahmane fut réaffecté à Alger", a-t-il précisé, affirmant qu’il avait appris au chahid Debbih Cherif dit Si Mourad le montage des bombes.
Au fait, Taleb Abderrahmane, qui travaille jour et nuit dans son laboratoire sis au 3 impasse de la Grenade dans la Casbah, a réussi à mettre au point de terrifiantes machines infernales pas plus grandes qu’un paquet de cigarettes et faciles à dissimuler dans un sac à main. Pour la mise à feu, il a remplacé le système d’horlogerie trop bruyant par un crayon allumeur.
Dans son témoignage, Yacef Saâdi a fait savoir dans ce sens que la première bombe fabriquée dans le premier atelier de Taleb Abderrahmane et qui devait viser un capitaine de l’armée coloniale qui habitait au Bastion 23, avait explosé en cours de route tuant son porteur, le chahid Hadj Omar Kahouadji.
"Grâce à Taleb Abderrahmane, la Révolution avait ébranlé l’occupant dans la capitale pendant une bonne partie de la bataille d’Alger", a affirmé Yacef Saâdi.