L'Envoyépersonnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental,Horst Köhler, effectuera sa toute première visite aux camps de réfugiéssahraouis, mercredi et jeudi prochain. Le peuple sahraoui oublié depuis plusd’une année par un Conseil de sécurité, laxiste face à la loi du roi, fonde beaucoup d’espoir sur cette visite surle terrain.
Lessahraouis attendent que le nouvel Envoyéspécial secoue les Nations Unies pour forcer le Maroc à accepter le retour de laMinurso qui a été expulsée manu militari par le roi sans aucune résistanceonusienne. Il s’agira pour lereprésentant du secrétaire général Antonio Guterres, de relancer le processusde négociations et sortir de l’impasse qui dure depuis cinq années. Leremplaçant de Christopher Ross aura fort à faire pour convaincre le Marocsoutenu sans réserve par la France de revenir à la table des négociations.
Ceci estd’autant vrai que le royaume qui refuse catégoriquement la tenue d’unréférendum d’autodétermination, conformément aux droit international et auxrésolutions pertinentes du Conseil de sécurité, se permet même le luxe derenvoyer la mission de maintien de la paix de l’ONU. Il faut bien admettre quele Makhzen tient la main dans ce dossier tant ses alliés français, espagnolset accessoirement américains le laissent réprimer les militants sahraouis enpaix et piétiner les résolutions des Nations Unis.
Le makhzengagne du temps
Le faitest que même Christopher Ross, pourtant américain de nationalité, a été décrétépersona non grata au Maroc pour avoir dénoncé dans ses rapports la répressionterrible dont ont été victimes les sahraouis dans les territoires occupés parles bras armés du roi.
C’est direque M. Köhler évoluera sur champ de mines tant le Maroc est assuré qu’aucunerésolution contraignante ne sera votée au Conseil de sécurité aussi longtempsqu’il bénéficiera du parapluie de ses soutiens.
Pourautant la direction du front Polisario attend avec impatience l’arrivée dunouvel Envoyé spécial du S.G de l’ONU dans les camps des réfugiés pourconstater de visu les conditions inhumaines dans lesquelles survivent lessahraouis.
Le FrontPolisario avait d’ores et déjà exprimé, lors de la prise de fonction du nouvelémissaire onusien le 8 septembre à New York, sa volonté de coopérer avec M.Köhler pour le succès de sa mission, appelant les Nations Unies à accélérer lasolution juste et définitive de la question du Sahara occidental à travers lerespect du droit inaliénable des Sahraouis à l'autodétermination et àl'indépendance et la mise en œuvre de la dernière résolution (2351) du Conseilde sécurité de l'ONU.
Retour dela Minurso
«Notreposition a été constante, claire et transparente. C'est la position des NationsUnies et de l'Union africaine concernant une question de décolonisation, régiepar le principe de l'autodétermination», a déclaré à l’APS, lecoordinateur sahraoui avec la Minurso, à New York, Mhamed Boukhari.
Mais sicôté Sahraoui on se dit prêt à coopérer avec l’ancien président allemand pourrelancer le processus de paix, rien ne dit que le makhzen fera de même.Habitué aux manouvres dilatoires et autres intrigues, le royaume pourratoujours compter sur ses soutiens occidentaux pour fouler aux pieds lesrésolutions onusiennes.
N’a-t-ilpas réussi d’ailleurs à déplacer le centre d’intérêt du Polisario de l’exigencede l’allongement de la mission de la MINRUSO à la surveillance du respect desdroits de l’homme, à celui uniquement du retour de cette mission exclue par leMaroc ! Il va sans dire que le temps et l’inaction des nations Unisarrange les affaires du royaume qui impose un fait accompli.