Le Premier ministre a commencé ce weekend à sortir sa tête de l’eau où il y a été immergé il y a une semaine dans le sillage de l’instruction présidentielle ayant rappelé que le dernier mot sur les privatisations revenait au président de la république Abdelaziz Bouteflika.
A la faveur de la tenue d’une session du Conseil national de son parti, le RND, Ahmed Ouyahia, semblait s’être remis du choc du rappel à l’ordre. En effet, tout au long de son allocution, il s’est longuement épanché sur le rôle du président et ses mérites allant jusqu’à remonter à la fameuse conférence annulée de Mouloud Mammeri ayant provoqué les tragiques événements de 80.
Il y avait chez Ouyahia comme une volonté de faire une sorte de mea culpa et montrer s’il en était besoin, la preuve de sa fidélité au président. Il n’a d’ailleurs pas manqué de réitérer son soutien «sans condition» au chef de l’Etat. Au passage, il a écorché sans le nommer le FLN d’Ould Abbès coupable de lui avoir fait faux bond quand il était sous un feu nourri.
Ahmed Ouyahia a même glissé que certains partis qui soutiennent le président de la république veulent le «monopoliser» affirmant que Abdelaziz Bouteflika est «la propriété de tout le peuple Algérien» dans une allusion évidente au FLN.
Une pique qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd puisque Djamel Ould Abbès qui réunissait aujourd’hui même, une réunion avec les présidents d’APW, a vertement répliqué. «Nous n’interférons pas dans els affaires de l’exécutif, mais nous sommes le premier parti à avoir soutenu la candidature du président Bouteflika il y a vingt ans» (…) il est le président de notre parti ! » tonne Ould Abbès, dans sa réplique à Ahmed Ouyahia. Et d’ajouter : «le premier soldat qui protège novembres c’est le FLN».
Ces échanges à fleurets mouchetés confirment que les rapports entres les deux partis, qui composent la majorité présidentielle, sont loin d’êtres cordiaux. Ahmed Ouyahia s’est d’ailleurs bien gardé d’évoquer la fameuse instruction du président et encore moins la «tripartite bis» organisée par Ould Abbès au siège de son parti.
Sans doute que le secrétaire général du RND va abattre ses cartes demain à l’occasion d’une conférence de presse qui sanctionnera la session du conseil national. Ce sera l’occasion pour lui de se défendre de vouloir brader les entreprises publiques et répondre à Ould Abbès.
Ahmed Ouyahia est tenue de s’exprimer sur cette instruction du président et dire s’il s’agissait d’une désaveu pour lui, surtout que ses partenaires, de l’UGTA et du FCE se sont empressé de se mettre au garde à vous devant le président de la république après avoir signé la charte pour le partenariat sociétaire avec son Premier ministre.
Ce dernier est donc particulièrement attendu demain pour livrer sa version des faits et donner des précisions à même d’aider à comprendre l’origine des ces polémiques mais surtout leurs implications à un peu plus d’une année de la présidentielle.