Le FFS qui a ouvert ce matinson Conseil national à huis clos, à Alger, s’achemine droit vers la l’annoncedemain samedi de sa participation aux prochaines élections législatives. Il estsûr qu’il n' y aura pas de surprise à attendre de cette réunion ni d’annoncesspectaculaires, mis à part la «ratification» de l’exclusion de l’ancien membrede son conseil présidentiel, Rachid Halet. Son premier responsable, AbdelmalekBouchafa a du reste annoncé la couleur ce matin en assénant : «le FFS vabien ! ».
Une formule qui résumel’esprit et la démarche de la direction de ce parti dont le fonctionnementinterne est pour le moins contestable. Les militants du plus vieux parti del’opposition voudraient bien croire leur chef quand il leur lance :«Je veux rassurer tous les militantes etmilitants, les sympathisants et tout le peuple algérien, le FFS va bien ! ».
Mais ces mots qui se veulentrassurants, sonnent faux dans les oreilles au lendemain du renvoi de l’unedes figures marquantes des luttes politiques du FFS. Il est en effet difficile deconvaincre la base que «tout va bien» quand elle constate que les purgescontinuent contre tous ceux qui ont le cran de contester certaines décisions duparti voire simplement les commenter.
En l’occurrence, RachidHalet n’a fait que douter de ce que le général Khaled Nezzar ait proposé audéfunt Hocine Ait Ahmed de présider le Haut Conseil d’Etat (HCE) après ladémission de Chadli, comme le laisse croire la littérature du FFS actuel. Or, Halet est bien placépour en témoigner lui qui avait précisément assisté à cette rencontre entre AitAhmed et Nezzar. Sauf que, par son témoignage, il semble avoir mis endifficulté la ligne de défense de la direction de son parti visant às’approprier l’héritage politique de Hocine Ait Ahmed.
ExitHalet, place aux élections !
Elle a donc sacrifié Haletqui s’est mis, à son corps défendant, dans la posture du mouton noir. Leconcerné s’est bien défendu en accusant des membres de la direction qu’il anommément cité dans sa déclaration contre le «putsch», d’avoir engagé des négociationsavec le pouvoir pour bénéficier d’un quota de députés aux législatives.
Le court point de presseanimé ce matin par Abdelmalek Bouchafa en dit long sur la détermination du FFS à passer à autre chose…Exit Halet et place aux élections ! Bouchafa apromis que le «débat sera libre etdémocratique» sur la participation ou pas. Mais c’est juste une formuledestinée à entretenir un faux suspens d’une participation déjà actée. Le FFSqui est absent du parlement depuis 2012 ne pourra objectivement pas se permettreun boycott -du reste injustifiable- au risque de rejoindre son illustrefondateur disparu il y a une année.
Mais il aura fort à fairepour arracher une représentation honorable dans son fief traditionnel enKabylie où, en plus du RCD, il devra compter sur le FLN, le RND et des listesd’indépendants au fort ancrage populaire comme celle annoncée de Nourredine AitHamouda qui va certainement attirer les déçus des deux partis implantés enKabylie.
C’est le plus grand test quele FFS est appelé à subir au mois d’avril prochain. Le quota qu’il obtiendrarenseignera sur la justesse de sa ligne politique et des mesures jugéesimpopulaires qu’il a eu à prendre notamment celle de se débarrasser de RachidHalet. Il n' y a donc pas l’ombre d’un doute, le FFS va annoncer demain saparticipation aux législatives. S’il a gagné sa «bataille» contre Halet, rienne dit qu’il vaincra en avril.