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Il présentera dimanche son Plan d’action : Ouyahia tenu de convaincre

16-09-2017 14:06  Amel Benabi

Le nouveau Premier ministre Ahmed Ouyahia devra donner plus de lisibilité dimanche 17 septembre à l’avenir de l’économie nationale du moins à moyen terme. A l’occasion de la présentation du plan d’action de son gouvernement devant la chambre basse du parlement, Ouyahia est tenu de répondre à toutes les questions que se posent les députés mais aussi les observateurs sur les voies et les moyens à mettre en œuvre pour venir à bout ou à tout le moins juguler cette crise financière qui tend à devenir une vraie crise économique.

Le Premier ministre aura donc à décliner une feuille de route avec des mesures à prendre et des objectifs à atteindre et sortir de la rhétorique comme on l’a vu avec Sellal et Tebboune. L’heure est en effet délicate pour se contenter des professions de foi qui ne trompent plus personne. Ouyahia devra notamment rassurer les algériens que le recours à la planche à billets ne servira pas à financer la consommation mais des investissements productifs à même de relancer la machine économique.

Dans le même ordre d’idées, il est appelé à convaincre que les ménages ne vont pas subir les contrecoups de cette mesures impopulaire qui se traduit souvent par une inflation galopante qui va impacter lourdement le pouvoir d’achat.

Ce Plan d'action du gouvernement, qui sera présenté dimanche et largement inspiré du programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, s'articule autour de plusieurs axes, notamment la consolidation de la démocratie, la préservation des acquis sociaux et la promotion d'une économie diversifiée libérée de la dépendance aux hydrocarbures.

Déjà adopté en Conseil des ministres, ce Plan veillera également à la «préservation de la sécurité, de la  stabilité et de l'unité du pays et à la modernisation de la gouvernance».

Une majorité acquise mais…

A vrai dire il n'y aura pas de grands bouleversements par rapport à ce qui a été déjà mis en chantier par son prédécesseur voire même Sellal en ce sens que l’objectif stratégique de ces plans  est de préserver les acquis sociaux et la relance de l’économie nationale à travers de nouvelles mesures. Justement c’est à ce niveau qu’Ahmed Ouyahia devra apporter sa touche, loin de la surenchère et des règlements de comptes.

Il y est prévu dans le volet économique du gouvernement, une série de mesures visant à «améliorer la gouvernance financière» du pays, en passant par la  modernisation de l'administration des finances, du secteur bancaire et du  marché financier, dont notamment une nouvelle mesure qui consiste au recours exceptionnel et transitoire au financement non conventionnel destiné exclusivement au budget d'investissement.

Pour ce qui est des finances publiques, la démarche du gouvernement  s'articule sur trois axes, à savoir la maîtrise de la dépense publique, l'amélioration de la collecte des ressources fiscales ordinaires, ainsi que  l'amélioration de la gestion du domaine public de l'Etat.

Rassurer

Mais au-delà de ces  objectifs il s’agira pour Ouyahia de révéler la conduite à tenir pour  y arriver. La feuille de route d’Ouyahia prévoit également plusieurs réformes qui se déclinent à  travers une réforme de l'administration fiscale pour améliorer les  recouvrements, la mise en place de la fiscalité locale, une gestion  pluriannuelle du budget de l'Etat, une rationalisation des dépenses  publiques limitant au maximum les dépenses de fonctionnement et une réforme de la politique des subventions publiques.

S’il est d’ores et déjà acquis que son plan sera adopté par une large majorité dont il a reçu les chefs des  partis et les responsables des groupes parlementaires mercredi dernier, Ouyahia devra tout de même convaincre les autres partis de, l’opposition pour les faire participer à cet effort de redressement de l’économie nationale.

Il faut savoir que pas moins de 108 députés se sont déjà inscrits pour intervenir dans les débats sur ce plan du gouvernement.

Ahmed Ouyahia avait lancé un «message d'espoir et de sérénité  politique» au terme de sa réunion avec les partenaires économiques et sociaux. Il est conscient que cette situation «difficile» commande un large consensus au-delà de l’alliance présidentielle à laquelle il compte redonner vie.



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