AhmedOuyahia va bel et bien aller présenter au parlement son plan d’action et ledéfendre. Cette démarche revêt une signification politique en ce sens qu’ellesuggère une table rase de la parenthèse Tebboune dont le plan a été pourtantdûment adopté.
Mais,le nouveau Premier ministre tient manifestement à marquer son retour et sadifférence. Il se met également dans une posture de défi à certains milieuxpolitiques et médiatiques qui ont remué ciel et terre après son rappel auxaffaires et exprimé un soutien public à Tebboune érigé en champion de la luttecontre la corruption.
AhmedOuyahia ira donc au parlement au début du mois prochain, se défendre etsûrement aussi dire certaines «vérités» à l’opinion publique.
L’hommeest connu pour sa disponibilité à aller au charbon pour remettre les choses àleur place. Et dans ce contexte caractérisé par d’innombrables polémiques etdes attaques frontales contre le pouvoir, accusé de s’être mis au service despatrons, la parole d’Ahmed Ouyahia est très attendue.
Onen saura sûrement un peu plus sur les tenants et les aboutissants de cettescabreuse affaire qui a défrayé la chronique estivale. Les réponses d’Ouyahiapourraient donner plus de lisibilité sur ce qui s’est réellement passé et lesvraies raisons qui ont amené le président à débarquer son Premier ministre.
Ouyahiaqui sait ce qu’il à affaire est en train de peaufiner son plan d’action en sebasant sur un audit de la situation générale du pays. Il multiplie ces derniersjours les rencontres avec les responsables des banques, et autres institutionspubliques pour s’informer sur tous les dossiers et s’imprégner du tableau debord de l’économie nationale. Pour cause, c’est à la lumière des indicateursréels qu’il pourra caler les mesures qu’il doit prendre.
Potasserles dossiers
Lundi,le Premier ministre a reçu également les présidents des deux chambres duparlement, Abdelkader Bensalah et Said Bouhadja (APN- Sénat) pour mettre au point son passage devant les plénières.Ouyahia fera tout pour mettre de la solennité à ce rendez-vous de septembre,qui est pour lui le grand oral pour faire la différence avec Tebboune.
Ilsait qu’il évoluera sur un terrain miné tant la majorité des députés del’opposition ont plus au moins soutenu la démarche de Tebboune. MaisOuyahia est bien rompu à cet exercice et se fera un malin plaisir de les mitraillerde chiffres histoire de dire la «vérité au peuple».
Sondéfi ? Faire oublier Abdelmadjid Tebboune au tout au moins, montrer etdémontrer qu’il a eu tort d’ouvrir inutilement un front interne avec les hommesd’affaires. En un mot, Ouyahia se présentera devant le parlement dans la peaud’un homme responsable, conscient des enjeux et non pas dans la posture d’unPremier ministre qui va promettre l’enfer aux algériens.
Ceciétant dit, Ouyahia n’échappera pas à certaines mesures impopulaires qu’il seracontraint de prendre dans la cadre de Loi des Finances 2018. Il va donc essayerd’argumenter quitte à jeter des pierres dans le jardin de Tebboune.
Etil dispose d’un atout maitre, sa relation plutôt cordiale avec les partenaireséconomiques et sociaux du gouvernement dont il pourrait rencontrer lesresponsables en fin de semaine.
Quoiqu’il en soi, ce retour d’Ouyahia au parlement sera à coup sûr un grand momentde la vie politique que les médias doivent attendre avec impatience. Va-t-ilconvaincre ? On en jugera après.