Le président de la République que certains observateurs politiques ont enterré plusieurs fois au point de reprendre dernièrement le refrain de l’article 102, semble reprendre de plus en plus ses forces. Il va enchainer, mercredi son deuxième Conseil des ministres en moins d’un mois; ce qui est une première depuis très longtemps. Il faut rappeler qu’il avait réuni le mois de juin dernier, son premier Conseil des ministres en 2017 avec le gouvernement de Tebboune. Le limogeage rapide de ce dernier à donné du grain à moudre aux partisans de l’article 102 au prétexte que le président ne décide plus.
Mais sa réapparition au Conseil des ministres début septembre avec l’équipe d’Ouyahia a tué dans l’œuf les supputations. Et voilà que le chef de l’Etat va enchainer demain un autre Conseil pour examiner et adopter le projet de loi des finances 2018.
Pendant ce temps, un message de félicitations adressé aujourd’hui à la chancelière allemande, qui vient de gagner son quatrième mandat, nous apprend que le président Bouteflika a officiellement invité Mme Angela Merkel à effectuer sa visite en Algérie. «J’attends pour cela, avec plaisir et fort intérêt, la concrétisation de votre visite en Algérie pour échanger avec vous sur les centres d’intérêt qui lient nos deux pays et impulser davantage notre coopération bilatérale, conformément à nos attentes prioritaires», a en effet écrit le président Bouteflika.
Invitation à Merkel
A travers ce message, Abdelaziz Bouteflika met la chancelière allemande à l'aise pour organiser son voyage suggérant ainsi qu’il a repris possession de tous ses moyens pour la recevoir dans le respect de toutes les règles protocolaires exigées. Il faut rappeler que Mme Merkel devait effectuer le 20 février dernier, une visite officielle en Algérie.
Mais à la dernière minute les autorités algériennes avaient demandé l’ajournement de cette visite invoquant «l’indisponibilité temporaire» du président à cause d’une «bronchite aiguë», selon un communiqué de la présidence. Maintenant que c’est le président Bouteflika lui-même qui relance la chancelière allemande, il voudrait peut être faire passer un message selon lequel il est tout à fait capable d’échanger longuement avec elle et certainement avec d'autres de ses homologues dont le président français Emmanuel Macron. Une donnée qui va sûrement court-circuiter les appels à l’application de l’article 102 sur «la vacance du pouvoir» devenu le seul programme de certains milieux politiques.
Cela étant dit, le président Bouteflika va clore l’année par un quatrième Conseil des ministres devant être consacré à la signature de la Loi des finances 2018 au mois de décembre prochain. Cette relative visibilité par rapport aux derniers mois, est de nature à disqualifier les partisans de l’article 102 qui devront chercher d’autres chevaux de bataille que cette exigence, quasiment inapplicable dans les faits.