La nomination d’Abdelmadjid Tebboune entant que Premier ministre, n’a pas surpris les observateurs avertis. L’hommedispose de nombreux atouts qui font de lui un personnage clé, capable defouetter un gouvernement réduit à gérer l’intendance administrative.
Sans doute que l’ex ministre de l’Habitatne mettra pas beaucoup de temps pour faire oublier le long passage Sellal, etimprimer une dynamique à l’exécutif. A sa décharge, ce dernier n’a pas été gâtéil est vrai par le contexte politique etfinancier.
Abdelmadjid Tebboune qui a eu à gérer letrès délicat ministère de l’Habitat a montré son aptitude à hausser le tonquand il le faut et s’expliquer sur les retards dans les délais de réalisation desprojets.
Il y a quelques jours seulement, il n’apas hésité à accuser publiquement son collègue des Finances d’avoir bloquél’argent devant servir à payer les entreprises du bâtiment pour qu’ellesachèvent les logements AADL et LPL.
Quoique que l’on puisse dired’Abdelmadjid Tebboune, on doit reconnaitre qu’il a redonné espoir aux milliersd’algériens de posséder un logement. C’est lui qui a relancé la formulelocation vente qui a fait ses preuves au début des années 2000 avant d’êtreabandonnée par ses successeurs.
Depuis, de nombreux programmes ont étérelancés dans les quatre coins du pays malgré les graves difficultésfinancières auxquelles font face les entreprises réalisatrices et le trésorpublic.
Tebboune est connu aussi pour être unhomme de défi qui n’hésite pas à fixer des délais même si parfois, il a été contrarié par desfacteurs exogènes.
Très communicateur, le désormais Premierministre a réussi à développer de bonnes relations avec les médias qui apprécientsa grande disponibilité à répondre à toutes les questions avec franchise. C’estun bon «client» chez qui ont n’est jamais déçu en termes d’informations tant ilest accessible et courtois. Il va sans dire que M. Tebboune cumule une longueexpérience dans la haute administration en étant notamment plusieurs foisministre.
Préjugés favorables
Diplômé de l’école nationaled’administration (ENA), Abdelmadjid Tebboune apparait comme l’homme de lasituation en ce sens qu’il ne recule pas devant les difficultés. Et quand leschoses vont mal, il n’hésite pas à dire publiquement ce qu’il en pense quitte àjurer devant les algériens.
On l’a vu durant son court passage auministère du Commerce quand il a dénoncé les lobbies des importateurs et poussédes coups de gueules contre ceux qui importent des yaourts et autresproduits fabriqués en Algérie.
C’est dire que sa nomination n’est pasvraiment une surprise quand bien même certains pinailleraient sur son âge ousur les retards accusé par les chantiers AADL.
Politiquement, Tebboune a annoncé lacouleur il y a quelques mois quand il s’en été pris à la journaliste d’ElJazeera Khadija Bengana et aux commanditaires des manifestations à Bejaia enlui lançant son fameux : «Allah la yreddek», (Dieu fasse que tu ne reviennes plus !!).
La journaliste avait posté un message sur Facebook où elle prédisait uneexplosion sociale en Algérie.
«On commence par dire que les caisses sontvides, que la crise pointe son bout du nez, qu’il n’y aura plus de programmesde logements. Même les protestations au niveau des daïras obéissent aux règlesde manipulation des masses» avait déclaré Tebboune. Et de promettre enconférence de presse : «Ouqsimou billahi» (Je le jure par Dieu) que lesprogrammes des logements du président ne s’arrêteront jamais, quelles quesoient les circonstances.
Ce futla première fois que Tebboune s’aventurait aussi clairement sur le terrainpolitique en s’exprimant comme un…Premier ministre. D’aucuns y avaient déceléalors une possible montée en grade du ministre de l’Habitat, devenu le grandbavard d’un gouvernement sans voix.
Ilserait curieux de voir comment Abdelmadjid Tebboune va-t-il manager legouvernement et s’il va transmettre sa méthode «populaire» à ses ministres pourredonner espoir à un peuple qui ne croit plus aux promesses. Un défi majeurpour le tout nouveau Premier ministre qui part avec un préjugé plutôt favorablemême si les enjeux économiques son immenses.