La revendication phare du Hirak, d’une partie de la classepolitique notamment l’opposition, du panel de Karim Younes mais aussi decertains candidats potentiels à la présidentielle à l’instar d’Ali Benflis, à savoirle départ du gouvernement, vient d’être exclu.
Le ministre de la communication et porte-parole dugouvernement, Hassan Rabhi a déclaré aujourd’hui mardi que cette exigenceremettait en cause ses «réalisations cruciales».
«La revendication du départ du gouvernement constitue uneingratitude par rapport aux réalisations cruciales qu’il a pu accomplir», arépliqué le ministre lors d’une conférence de presse à la question d’unjournaliste.
Le porte-parole du cabinet de Noureddine Bedoui donnait lanette impression que le pouvoir ne sacrifiera pas l’actuel exécutif pourtantfortement décrié y compris par ceux qui s’inscrivent dans son agenda politique.
«Nous sommes un gouvernement de décision pas celui degestion des affaires courantes ! » ajoute encore Hassan Rabhi comme poursignifier aux partisans du départ du gouvernement qu’ils se font desillusions.
Le ministre en veut pour preuve que d’après lui, legouvernement Bedoui a accompli des réalisations «qu’aucun autre n’a fait avantlui depuis des années».
Voilà qui a le mérite de la clarté s’agissant des intentionsdu pouvoir à l’égard du gouvernement dont le départ fait largement consensuspour crédibiliser la prochaine élection présidentielle prévue les 12 décembres.
Le fait est que même le président de l’Etat, AbdelkaderBensalah a exprimé sa compréhension à cette revendication qui lui a ététransmise par le panel de Karim Younes lors de la remise du rapport final.
Il faut souligner néanmoins que le chef d’état-major del’armée, Ahmed Gaid Salah avait plusieurs reprises rejeté catégoriquement cetteperspective en martelant à chaque occasion que les «institutions vont rester enplace».
Mieux encore, le patron de l’armée avait même rendu hommageà Bedoui et son équipe qu’il avait qualifié de «patriotes» ayant assuré la«continuité de l’Etat» et qui ont d’après lui accomplissent leur mission avec «sérieux et abnégation en unlaps de temps très court».
C’est dire que ces déclarations du porte-parole dugouvernement ne font que confirmer la détermination des nouveaux décideurs àmaintenir Bedoui et ses ministres contre vents et marées, alors que lesmanifestants crient à qui veuille bien les entendre leurs slogans fétiche :«Makach intikhabat maa al Issabat» (Pas d’élection avec les bandes).