Mouloud Hamrouche n’est pas candidat à a présidentielle du 17 avril prochain. Il l’a annoncé jeudi dans une conférence de presse, à l’hôtel Essafir. En fait, la décision n’a pas été une surprise, tant de nombreux signes avant-coureurs envoyés par son entourage tout au long de la semaine, laissaient clairement deviner un tel choix.
Après avoir observé un long silence, dans l’espoir d’un signal de la part de l’institution militaire, qui fait les présidents en Algérie, le chef des réformateurs a du sortir de sa réserve, il y a une quinzaine de jours en se fondant d’une déclaration, dans laquelle, s‘adressant à l’institution militaire, il proposait un "compromis" et un nouveau"consensus politique" tout en suggérant sa candidature en filigrane pour être l’homme de ce nouveau consensus.
Visiblement, l’institution militaire est restée indifférente à son adresse, lui signifiant indirectement qu’elle a choisi de soutenir Abdelaziz Bouteflika. D’où son annonce aujourd’hui, restant ainsi fidèle à un principe, à savoir ne jamais se présenter contre un candidat adoubé par l’armée.
Mouloud Hamrouche, toujours dans un style sibyllin dénonce la pression exercée sur les institutions. "Les forces de sécurité, les acteurs politiques et économique sont tous soumis à l’obligation d’allégeance", en dénonçant cette pression exercée par le clan présidentiel sans jamais le citer. "Jusqu’à quand nos forces de sécurité seront la cible à chaque changement de responsable", s’insurge le chef de file des réformateur en s’attardant longuement et sur un ton grave sur "l’impasse" dans laquelle se trouve actuellement le système algérien.
Ce qui change, selon lui par rapport aux précédents mandats c’est que cette impasse est porteuse de dangers, "porteuse de menaces dangereuses qui alimentent la division et paralyse le fonctionnement des institutions et des hommes".
Mouloud Hamrouche, tout en assumant une appartenance au système, considère que ce dernier"est dépassé par le temps et les évolutions internes et externe". Ce système, poursuit-il, "ne peut continuer à gérer un pays de la dimension de l’Algérie, de la vitalité de sa jeunesse". Encore une fois Mouloud reviendra à la charge pour dénoncer "la pression exercée sur les instituons, les acteurs politique et économique". Manière de faire comprendre que le choix de soutenir Bouteflika leur est imposé.
L’ex chef du Gouvernement dit ne pas "disposer d’assez d’éléments pour comprendre pourquoi le système a fait un tel choix (entendre soutien à Bouteflika)"mais dans tous les cas, il met en garde contre une explosion après les élections, croyant que le système actuel est "arrivé à la limite de ses possibilités objectives".
Hamrouche appellera-t-il à voter pour un autre candidat où boycottera-il ? Ni l’une ni l’autre des options. "Appeler à voter pour quelqu’un ou se mettre avec ceux qui prônent l’abstention, c’est reconnaitre les élections. Or les élections n’ont aucun sens en Algérie, dès lors qu’elles sont biaisées en amont et servent juste à donner une apparence de légalité et de légitimité à des choix faits ailleurs".
A propos de l’appel lancé par certains partis politiques en faveur d’une conférence nationale, qui serait une sorte de front anti Bouteflika, Hamrouche est sceptique, considérant qu'"il faut d’abord engager un dialogue avec les institutions de l’Etat qui sont détentrices de puissance". A ce propos Hamrouche reste fidèle à sa ligne, à savoir changer le système mais de l’intérieur.